DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 323

3 jun 1869 Paris GALABERT Victorin aa

Sr Thérèse – Une belle pépinière d’Oblates ? – Les millions de Jean – L’esprit de pauvreté – Les élections – Mgr Raphaël et le P. Thomas – Une grosse affaire – Il faudrait à Andrinople une oeuvre comme celle du P. Halluin.

Informations générales
  • DR07_323
  • 3606
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 323
  • Orig.ms. ACR, AJ 208; D'A., T.D. 32, n. 208, p. 187.
Informations détaillées
  • 1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 ELECTION
    1 HERITAGES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 ORPHELINATS
    1 POLITIQUE
    1 SOCIALISTES
    1 SUCCESSIONS
    1 VERTU DE PAUVRETE
    2 BRZESKA, THOMAS
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 HALLUIN, HENRI
    2 JEAN, CUISINIER
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 POPOV, RAPHAEL
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 SALZE, THERESE
    3 ANDRINOPLE
    3 PARIS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Paris, 3 juin [18]69.
  • 3 jun 1869
  • Paris
La lettre

Mon bien cher ami,

Votre lettre m’arrive à Paris. Je voudrais bien, en effet, vous donner une fille plus capable que Soeur Thérèse; mais je vous l’ai déjà fait observer, quand on n’a pas de grives, on mange des merles. Tâchez toutefois, quand vous avez interrogé les Oblates d’une certaine façon, de leur faciliter la possibilité de se confesser au P. Barthélemy. Plus elles sont bêtes, plus elles peuvent se troubler, et il ne faut pas les y trop exposer. En ce moment, le P. Picard me parle d’un projet très sérieux qui pourrait nous fournir une belle pépinière d’Oblates; priez pour que, si c’est la volonté de Dieu, le projet réussisse. Ce qui ne réussit pas, ce sont les millions de Jean. Il a disparu, et l’on ne sait ce qu’il est devenu. Pour moi, je m’en console très aisément. Il vaut mieux entrer dans l’esprit de pauvreté, cela fait que l’on se tient un peu plus entre les mains de Dieu(1).

Ici l’on est fort préoccupé des élections qui restent à faire. Le gouvernement est enchanté d’avoir des rouges; il les préfère aux modérés, dont l’opposition légale lui fait peut-être plus de mal. Les réunions publiques fournissent le spectacle d’un dévergondage d’idées, dont on ne peut pas se faire une idée. Le gouvernement en profite pour affirmer le gouvernement personnel encore plus fort que jamais.

Si Mgr Raphaël prend avec lui le P. Thomas, j’en serai fâché à un certain point de vue, j’en serai fort aise d’un autre côté, car nous aurons la possibilité de faire beaucoup de bonnes choses à Andrinople(2). Adieu, cher ami. Prions bien l’un pour l’autre. Croyez-moi tout vôtre du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Faites prier les Oblates pour une grosse affaire qui me regarde(3). Mille souvenirs au P. Barthélemy. Le P. Halluin est venu passer quelques jours à Paris; son oeuvre réussit admirablement. Il en faudrait une de la même espèce à Andrinople. Chose étonnante, ce sont surtout les jeunes gens de 19 à 21 ans qu'il convertit. Mille fois à vous, encore une fois. Mes compliments à Courtois.1. C'est pratiquement le mot de la fin de l'histoire de Jean et c'est celui que nous attendions.
2. Le P. d'Alzon répond ici à ce passage de la lettre de Galabert du 20 mai : "Le P. Jérôme [sup. gén. des Résurrectionistes] a écrit à Mgr Raphaël pour lui offrir l'hospitalité pendant le Concile en lui témoignant le désir qu'il prît le P. Thomas pour compagnon de voyage, sans en faire cependant une condition. Mgr m'a montré la lettre, j'ignore s'il y a répondu."
3. L'accord entre son neveu Jean de Puysegur et sa nièce carmélite pour la succession de leur mère.