DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 327

5 jun 1869 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Un peu de fatigue – L’affaire de mon neveu – Soyez épouse, soyez victime, soyez mère – Embrasez-vous dans l’amour de Notre-Seigneur et embrasez à votre tour tout ce qui vous approchera.

Informations générales
  • DR07_327
  • 3611
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 327
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 410; D'A., T.D. 29, n. 194, p. 223.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 FATIGUE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 SUCCESSIONS
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 5 juin [18]69.
  • 5 jun 1869
  • Paris
  • *Madame la supérieure des Oblates.*
La lettre

Ma chère enfant,

Voyez ce que c’est que la force de l’habitude. Je ne puis écrire au P. Emmanuel sans y insérer un petit mot pour vous. A dire vrai, je me sens un peu fatigué. Est-ce une courbature? Est-ce tout bonnement que je deviens vieux? Je suis sur le flanc. L’affaire de mon neveu se prolonge et je suis un peu vexé de ne pouvoir partir comme je l’espérais. Enfin, à la garde de Dieu, à qui le meilleur est de s’abandonner tout bonnement et simplement.

Je reviens sur ce que vous me disiez hier de vos désirs de sainteté; écoutez-les, ma bien chère Marie, et surtout répondez-y par toutes les vertus de la vie religieuse. Notre-Seigneur vous aime d’un amour tout spécial, soyez-lui fidèle, non pas seulement dans vos sentiments aux pieds du Saint- Sacrement, mais dans tous les détails de votre vie. Prenez tout ce qu’il veut vous donner, mais rendez-lui tout ce que vous pouvez. Qu’il s’établisse entre lui et vous un courant de dons de sa part, de reconnaissance pratique de la vôtre. Soyez épouse, soyez victime, soyez mère. Aimez votre époux, aimez vos filles, aimez les âmes. Embrasez-vous dans l’amour de Notre-Seigneur et embrasez, à votre tour, tout ce qui vous approchera. Que l’on sente combien votre vie est très uniquement d’aimer Notre-Seigneur et de vous immoler à son amour. Quand le coeur de ma fille sera-t-il un vrai volcan? Quand les flammes qui en jailliront porteront-elles une vie nouvelle à tout ce qu’elles pourront atteindre?

Adieu, mon enfant. Je ne puis vous dire le bonheur que j’ai d’être votre père et de penser qu’un jour j’aurai peut-être aidé ma fille bien aimée à avoir une belle place auprès de son époux, le Sauveur Jésus.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum