DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 330

10 jun 1869 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

La communauté du Mans – Votre maladie – Une sieste scandaleuse.

Informations générales
  • DR07_330
  • 3613
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 330
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 410; D'A., T.D. 29, n. 196, pp. 225-226.
Informations détaillées
  • 1 CURES D'EAUX
    1 MALADIES
    1 PROJETS D'UNION
    1 SANTE
    1 SUCCESSIONS
    1 TEXTES DU FONDATEUR
    1 VOYAGES
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 FILLION, CHARLES-JEAN
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 MANS, LE
    3 NEUFCHATEL-EN-SAOSNOIS
    3 SARTHE, DEPARTEMENT
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 10 juin 1869.
  • 10 jun 1869
  • Paris
La lettre

Partirai-je ou ne partirai-je pas demain? Grave question impossible à résoudre, tant que je n’aurai pas de réponse, soit de l’archevêché, soit de M. Le Rebours. En attendant, ma bien chère enfant, je souffre de ne pouvoir revenir à Nîmes et je viens vous le dire.

J’ai parlé assez longuement avec le P. Pernet de la petite communauté, au sujet de laquelle je vous ai écrit hier. Les choses sont bien plus faciles que je ne le pensais. Ces bonnes filles ont une règle qui n’en est pas une, où tout se trouve et ne se trouve pas, sans ordre, sans régularité. Dans la maison, pas une heure fixe, tout à la débandade de la façon la plus triste, et ce par le fait du bon vieux curé. Or l’évêque du Mans(1) a signifié qu’après la mort du saint homme, ou elles se mettraient sous une direction sérieuse, ou elles seraient dissoutes. Il a ajouté qu’il serait ravi de nous les confier. D’autre part, et le curé et les religieuses ont prié le P. Pernet de leur rédiger une règle convenable. Le P. Pernet vous prie de lui envoyer un exemplaire de vos règles et du directoire ou plutôt, si vous le voulez, j’enverrai moi-même cet exemplaire, après l’avoir modifié provisoirement de façon que, quand le moment sera venu, on puisse leur faire prendre notre règle tout entière sans difficulté.

Tout cela vous montre la nécessité de vous bien porter et pour cela de vous soigner aussi bien que possible. Il m’est venu dans l’idée que peut-être, si vous êtes malade, cela vient d’un principe rhumatismal; car pourquoi ne pouvez-vous pas supporter le moindre temps humide? Je vous livre cette réflexion et j’ajoute, peut-être feriez-vous bien d’aller à des eaux qui guérissent les rhumatismes. Je vous livre cette idée que M. votre père peut examiner.

Adieu, ma fille. Je voudrais partir ce soir et je n’en vois pas la possibilité. Je n’ose pas vous dire que je partirai demain soir et pourtant il faudra que ce soit absolument impossible pour que je ne décampe pas.

Je viens de faire au beau milieu du jour un sommeil scandaleux. Je m’arrête. Adieu, mon enfant. Je vous envoie toutes les bénédictions qui peuvent partir du coeur d’un vieux père et d’un vieil ami.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Le P. Pernet pense que dans la communauté de Neufchatel(2) il faudrait faire quelques épurations, mais qu'il est impossible de faire, au point de vue du caractère, un noviciat plus dur que celui que fait faire le curé, à cause de ses bizarreries.1. Mgr Fillion.
2. C'est ce que nous lisons dans le ms. Les T.D. eux, ont transcrit *neuf chalets*. Il s'agit, comme le confirme le cachet d'une lettre de Pernet à Picard du 29 juillet, de Neufchatel-en-Saosnois dans la Sarthe.