DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 338

3 jul 1869 Nîmes PICARD François aa

Une névralgie douloureuse – Les affectations pour la prochaine année – L’affaire de la succession – Les Frères de Montagnac – Le collège dont vous me parlez – Consulteur.

Informations générales
  • DR07_338
  • 3623
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 338
  • Orig.ms. ACR, AE 306; D'A., T.D. 25, n. 306, pp. 246-248.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLLEGES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 FATIGUE
    1 FONDATIONS
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 NOMINATIONS
    1 PROJETS D'UNION
    1 SUCCESSIONS
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FRANCOIS, CHARLES
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 HALLUIN, HENRI
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MARTIN, VITAL
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    3 ANDRINOPLE
    3 ARRAS
    3 MONTAGNAC
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SAINT-DIZIER
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 3 juillet [18]69.
  • 3 jul 1869
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

J’ai eu une névralgie assez douloureuse, qui m’a laissé une fatigue plus forte qu’à l’ordinaire. C’est là le motif de mon silence.

Le P. Emmanuel vous écrit pour conjurer qu’on lui laisse le P. Laurent. Evidemment, avec la reprise de la maison, il y est très utile. D’autre part, le P. Alexis se dévouant à la discipline, voici comment je proposerais de combiner les placements des religieux l’an prochain. Arras: P. Athanase et Fr. Charles. Je vous reprends Frère Joseph, qui serait ici excellent surveillant général. Le P. Halluin gagne un prêtre. S’il veut se débarrasser du Fr. Vital et du Fr. Francesco, je les lui reprends. J’envoie Père François à Andrinople, il est absolument incapable d’être économe. Si vous le voulez quelque temps à Paris, ses comptes de l’année une fois clôturés, vous l’aurez jusqu’au mois de janvier.

J’avais compté prendre avec moi Père Germer au concile, mais si vous en avez besoin pour servir de point de jonction avec la maison dont vous me parlez dans votre lettre(1), je vous le cèderai. Père Germer est pieux, doux, intelligent; depuis qu’il est prêtre(2), il est très fervent. Il peut fort bien professer jusqu’à la troisième, sait causer et a l’esprit de l’Assomption.

Voilà les dédoublements que je puis effectuer. Nous avons eu cette année 65 nouveaux élèves. Nous en aurons au moins autant l’an prochain, si nos bacheliers réussissent. Priez et faites prier pour leur succès. Nous irions dans ce cas jusqu’à 200, à moins de supposer que nous en perdissions 30 aux vacances.

Je crois que M. Le R[ebours] ne fait prendre tant de renseignements sur la fortune de Jean que parce qu’il a un mariage en vue. Il me serait particulièrement désagréable que ce fût de ce côté que Jean prît ses inspirations pour se marier. Si Jean m’en croit, il offrira une rente de 10.000 francs, ou laissera sa soeur administrer son quart ou même sa moitié.

Les Frères de Montagnac m’ont écrit, parce que le 1er juillet expirait le trimestre que leur comptait ma soeur(3). Je leur ai envoyé 1.000 francs, en les prévenant que peut-être on ne pourrait continuer à les entretenir, vu que ma nièce avait des exigences envers son frère, auxquelles je ne me serais pas attendu, et que si je leur donnais quelque chose, c’était pour finir honorablement l’année. Il est évident que le feu est mis aux poudres et que si Jean sait profiter de la situation, il peut laisser à M. Le Rebours toute la responsabilité de la destruction d’une oeuvre pareille. Jean se met dans son droit en ne prenant aucun arrangement. [La] Soeur M.-Thérèse verra ce qu’elle peut retirer de son entêtement.

Adieu, cher ami. J’ai envoyé à la supérieure de l’Assomption le procès-verbal que vous désiriez. Si vous en voulez d’autres, j’en puis faire une copie pendant les vacances. Tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je reviens sur le collège dont vous me parlez. Eh bien! pourquoi quelques-uns de ces Messieurs ne viendraient-ils pas au Vigan pendant les vacances? Nous nous y verrions plus à l'aise que partout ailleurs. Au besoin, j'irais passer quelque temps chez eux. Si c'est à Saint-Dizier, comme je le suppose, la chose ne serait pas bien difficile; puis avec vos confessions trimestrielles, vous feriez pour Saint-Dizier comme pour Arras. Père Germer ne peut que faire une très bonne impression. Si vous préfériez que [le] P. Germer restât à Paris, de façon que vous feriez de plus fréquents séjours dans la communauté, ce serait à votre choix. [Le] P. Germer aurait plus de temps pour préparer sa licence. Il faut beaucoup prier, mais vous le dites très bien, il y a quelque chose à faire.|Adieu, cher ami, encore une fois.|J'oublie l'affaire du consulteur. Je ne sais trop si peut-être il ne vaut pas mieux porter ses idées à ceux qui sont en dehors de la commission ou congrégation. En effet, si la Congrégation se fixe sur une donnée, ses membres devront la suivre; au contraire, si les partisans de nos idées sont indépendants, ils pourront les répandre à l'aide de mémoires, sur lesquels le secret ne sera pas demandé, je le présume.|Adieu pour la troisième fois.1. Cette lettre est perdue mais il s'agit du collège dont il est question dans le post-scriptum de notre lettre. Le P. Picard s'y était rendu peu de temps auparavant (lettre de Mère M.-Eugénie du 23 juin). On devine que des professeurs de ce collège envisageaient de rejoindre l'Assomption. En 1870, quand le P. d'Alzon envisagera la création d'une institution d'enseignement supérieur, il se souviendra de ces candidats.
2. Le P. Joseph Germer-Durand avait été ordonné prêtre à Nîmes le 22 mai précédent. Son faire-part d'ordination (OB 55) annonce sa première messe pour le lendemain 23 à 7h. très précise dans la chapelle de la Maison de l'Assomption.
3. Voir *Lettres* 1528, 2487, 2499.