DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 343

9 jul 1869 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre absence fait constater combien vous êtes aimée – Chaleurs humides – Réactions des Soeurs à l’idée du départ en mission – Mère Marie de Saint-Jean.

Informations générales
  • DR07_343
  • 3628
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 343
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 410; D'A., T.D. 29, n. 200, pp. 229-231.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CURES D'EAUX
    1 EXAMEN DES JEUNES PRETRES
    1 INTEMPERIES
    1 MALADES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 SUPERIEURE
    2 BERNASSAU, MARGUERITE
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 CLAVIER, MARIE DES ANGES
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 MARIE-JOSEPH, OBLATE
    3 VICHY
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 9 juillet 1869.
  • 9 jul 1869
  • Nîmes
La lettre

Ma chère enfant,

Je me figure que j’aurai tout à l’heure une lettre de vous, mais tout à l’heure je serai aux examens et je ne pourrai vous répondre; c’est pour cela que je tiens à prendre les devants et à vous dire le premier un petit bonjour. Quand cette lettre vous arrivera, vous-même arriverez de la messe, car je présume que vous l’aurez demain matin, d’assez bonne heure, et j’aurai dit, de mon côté, la messe pour vous. Il est convenu que les Soeurs y communieront à votre intention, comme elles l’ont fait déjà lundi dernier. Du reste, votre absence a cela de bon qu’elle fait constater combien vous êtes aimée. Elles voulaient toutes vous écrire, mais vous savez qu’il faut à plusieurs une journée entière pour confectionner une épître et j’ai décidé qu’on ne vous écrirait que dimanche. Ce sera une composition et une manière d’employer leur temps. Vous dites, dans votre lettre à Soeur Marie des Anges, que Vichy a cette année peu de baigneurs. Je vous en félicite. Il me semble que vous avez plus de facilité pour prendre vos bains à l’heure qui vous va le mieux.

Ne vous plaignez pas trop de votre temps par là-bas. Ici, depuis quelques jours, nous avons des chaleurs humides qui fatiguent extrêmement. Cependant la fête de mardi et mercredi a cet avantage de ne pas nous donner de malades. J’ai peu de nouvelles à vous donner; vous savez que je m’occupe peu des cancans du dehors(1). Je me prépare de mieux en mieux au concile et je m’aperçois que j’ai un peu oublié d’écrire en latin.

J’ai profité de la maladie de Soeur Marguerite pour dire aux Soeurs que je serai peut-être obligé d’envoyer des Soeurs nouvelles. J’ai jugé de l’effet produit. Soeur Augustine a été toute bouleversée de la pensée que ce serait peut-être son tour. Soeur Marie des Anges est plus prête; quant aux autres, je crois bien que ce qu’elles redouteront le plus, c’est de vous quitter. La Mère Marie de Saint-Jean travaille de son mieux; elle met son costume matin et soir, brûle du désir de partir pour les missions et semble pleine d’ardeur. Seulement il lui manque un certain degré d’intelligence. Je vous dis ceci, parce qu’encore hier soir elle m’a un peu vexé. Elle me prie de refuser certaines permissions et je découvre qu’elle les a accordées. La pauvre fille ne se doute pas que c’est le meilleur moyen de démolir l’autorité.

Mille tendresses à Soeur Jacqueline, et à vous, mon enfant, une bénédiction dans laquelle je mets tout mon coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La matière ne manquait pas : Sr Joseph (v. *Lettre 3573*, n.1), l'héritage de Jean...