DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 357

22 jul 1869 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Fatigue – Sentez-vous l’effet des eaux ? – Revêtir Notre-Seigneur et n’avoir que ses sentiments – Henri.

Informations générales
  • DR07_357
  • 3640
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 357
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 411; D'A., T.D. 29, n. 206, pp. 240-241.
Informations détaillées
  • 1 CURES D'EAUX
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 EXAMENS SCOLAIRES
    1 FATIGUE
    1 INCARNATION MYSTIQUE
    1 INTEMPERIES
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MORT
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    2 ALZON, CHARLES D'
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, HENRI
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    3 MONTPELLIER
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 22 juillet 1869.
  • 22 jul 1869
  • Nîmes
La lettre

Ma chère enfant,

Je n’ai pas répondu, hier, à votre lettre du 20 (1), parce que j’étais très fatigué; aujourd’hui, je vais mieux et je viens vous dire un petit mot. Vous voyez que je me soigne, puisque je me condamne à ne pas vous écrire. Rassurez-vous toutefois; je n’ai que l’ennui de ne rien faire ou du moins de faire très peu et de garder la maison. Ainsi j’ai appris, hier, la mort d’un de mes petits cousins(2) et je ne sais si je pourrai aller à Montpellier, à son enterrement. Mais ne vous inquiétez pas outre mesure: les chaleurs passées, tout passera.

Vous me dites bien les remèdes que vous faites, vous ne me dites pas où en est votre santé. Y a-t-il du mieux? Voilà que bientôt vous devriez commencer à sentir un certain effet des eaux. Si vous n’avez rien éprouvé dans le sens du mieux, c’est que j’ai toujours entendu dire que les eaux ramenaient les maladies de l’état chronique, à l’état aigu, que l’on souffrait les premiers jours pour se mieux guérir ensuite. C’est précisément ce que je vous souhaiterais pour le moment.

Voici une lettre que je trouve dans ma poche. Comment y était-elle? Probablement parce que je l’y avais mise, mais je ne puis me le rappeler.

Eh! bien, ma fille, vous voulez donc être une sainte et vous avez bien raison. Dépouillez-vous de tout ce qui a pu déplaire à Dieu pendant vos premiers vingt-sept ans. Prenez au contraire la résolution de vous revêtir de Notre-Seigneur et de n’avoir que ses sentiments. Toutes les fois qu’un sentiment humain vous viendra, demandez-vous si Notre-Seigneur l’eût gardé, et en faisant une revue de tout ce qui se remue dans votre tête et dans votre coeur, voyez ce que vous devez chasser absolument en fait d’orgueil, de fierté, de jalousies, de retours sur vous-même. Ah! mon enfant, que c’est difficile et combien moi qui vous prêche j’ai peine à résister à tous ces entraînements du côté de l’amour de moi-même!

Je n’ose pas vous parler d’Henri et pourtant je ne voudrais pas que vous pussiez attribuer mon silence à l’indifférence pour son insuccès. Le pauvre enfant a bien perdu son temps. Voilà ce qui résulte de ses conversations avec nos élèves. Que va faire pour lui Madame votre mère? Je vous assure que j’en suis bien préoccupé à cause d’elle et surtout de vous. Il me faut arrêter, j’ai encore quelques lettres à faire avant 6 heures.

Adieu, ma fille. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille tendresses à Soeur Jacqueline et revenez-nous guérie de toutes vos espèces de maux.1. Le manuscrit porte *votre lettre du 20*.
2. Les T.D. ont transcrit *une de mes petites cousines* mais le ms est formel. Voir *Lettre* 3645, n.1.