DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 359

22 jul 1869 Nîmes PICARD François aa

Vous jugez mal le P. François – Cinq reçus sur cinq présentés – Pour le succès du collège, il faut que le P. Laurent y reste – Les affectations des religieux – Ne parlons plus de nous étendre d’ici à quelque temps – Du professeur ou du prédicateur qui est le plus utile ?

Informations générales
  • DR07_359
  • 3642
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 359
  • Orig.ms. ACR, AE 307; D'A., T.D. 25, n. 307, pp. 248-249.
Informations détaillées
  • 1 BACCALAUREAT
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLLEGES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 ORPHELINATS
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 FRANCOIS, CHARLES
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 HALLUIN, HENRI
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ARRAS
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 22 juillet 1869.
  • 22 jul 1869
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je comprends tous vos ennuis; veuillez comprendre les miens. Vous voulez garder le Frère Joseph, je vous le laisse et je garderai le P. François, dont vous ne voulez pas. Vous êtes dans l’erreur en le jugeant comme vous le faites. Il est capable, et beaucoup plus que le P. Pierre-Baptiste, et je ne pense pas qu’il ait beaucoup moins d’instruction que le Père Athanase. Le temps qu’il a passé ici lui a été extrêmement utile(1). Ainsi je ne puis cette année donner qu’un homme de plus à Arras; si vous préférez garder Frère Joseph, je garderai le Père François.

Quant à Nîmes, évidemment il faut soigner le succès du collège. Je reçois à l’instant une dépêche: nous avons présenté 5 bacheliers, tous cinq viennent d’être reçus; ce qui nous assure une très belle rentrée, mais à condition que le Père Laurent restera. C’est lui qui me harcèle pour le laisser ici.

D’autre part, si le Père Galabert va au concile, impossible de ne pas lui donner quelqu’un pour le suppléer, ne fût-ce qu’auprès des Soeurs. Père Athanase, qui les confesse ici depuis deux ans, les maintiendra mieux que qui ce soit. Ainsi voyez: Père François et Frère Charles en échange du Fr. Joseph, ou simplement le Frère Charles(2). Je rappelle à Nîmes le Frère Joseph, parce que je suis certain de son succès. J’ai besoin de préparer de loin un préfet de discipline. Frère [Joseph](3) le sera, et excellent dans un an. Je vous assure que je garderai pour autre chose le Père François, et le P. Hippolyte sera très heureux de le ravoir. Vous êtes tout à fait dans l’erreur en vous plaçant sur un pareil terrain.

Quant au collège dont vous m’aviez parlé(4), vous voyez bien qu’il n’y faut pas penser de très longtemps. Si vous n’êtes pas content pour Arras, lorsqu’en dernière analyse j’y ai mis tant de monde eu égard à notre petit nombre, ne parlons plus de nous étendre d’ici à quelque temps.

Le Père Laurent est convaincu que, professeur, il rend plus de services que comme prédicateur. Qui se trompe des deux? Peu importe. Il y a un fait, c’est la manière dont il a contribué à relever la maison de Nîmes. Ainsi j’enverrai le Frère Charles, dès que vous le voudrez, pas pourtant tant qu’il n’aura pas fait ses voeux; et quant au Père François, il sera échangé pour le Frère Joseph, ou bien le Père François restera ici.

Adieu, cher ami. Je vous avoue que je voudrais avoir 10 religieux de plus, mais ne les ayant pas, il faut s’arranger comme l’on peut. Mille fois à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 26 juillet le P. Picard répondra un peu cruellement: "...l'an dernier, au mois d'octobre, il ne savait ni le latin, ni l'histoire, ni la philosophie, ni la théologie, il n'écrivait même guère bien le français; qu'il se soit développé en ces dix mois, j'en suis convaincu, mais il est impossible, à moins d'un miracle, qu'il ait acquis les connaissances exigées pour être prêtre et qu'il puisse être mis en rapport avec le clergé, sans qu'on s'aperçoive du défaut d'études."
2. En 1868-1869, le Fr. Joseph Maubon et le P. Pierre-Baptiste Morel étaient à Arras où se trouvaient également le P. Halluin et le Fr. Francesco Chichkov. Le P. Athanase Malassigné et le P. François Chambourdon appartenaient à la communauté du collège de Nîmes et le Fr. Charles François était novice au Vigan.
3. Le manuscrit a *François*.
4. Voir *Lettre* 3623.