DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 378

13 aug 1869 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Notre fête de l’Assomption – Les Soeurs du Vigan – Arrangements pour le départ de Soeur Marie-Joseph.

Informations générales
  • DR07_378
  • 3660
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 378
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 411; D'A., T.D. 29, n. 215, pp. 250-251; QUENARD, pp. 134-135.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 DETACHEMENT
    1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 MORTIFICATION
    1 OBLATES
    1 SAINTE VIERGE
    1 SANTE
    2 BARNOUIN, MARIE DE LA CROIX
    2 BERNASSAU, MARGUERITE
    2 BOURRIER, VIRGINIE
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 COMPAND, ALEXANDRINE
    2 DURAND, MADELEINE
    2 MARIE-JOSEPH, OBLATE
    2 MELANIE, OBLATE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 13 août [18]69.
  • 13 aug 1869
  • Le Vigan
La lettre

Si vous croyez que parce que je ne reçois rien de vous(1), malgré mes deux lettres d’hier et d’avant-hier, je ne vous souhaiterai pas votre fête, vous êtes dans l’erreur, ma trop chère enfant. Vous croyez peut-être que je me contente de la fête de Notre-Dame de la Compassion, ou des Sept-Douleurs. Mais l’Assomption n’est pas la vôtre seulement, c’est aussi la mienne, ou si vous voulez c’est la nôtre dans le coeur de la Sainte Vierge, où je voudrais bien qu’à force de vertus et de sainteté nous ne fissions qu’un. Cela existe déjà bien un peu, mais ce ne sera complet que quand nous serons tous les deux parfaits.

Votre lettre à Soeur Augustine m’a attristé et réjoui: attristé, puisqu’il paraît qu’à vos charmes, vous voulez ajouter celui d’être muette; ce qui, de votre part et chez vous, n’en est pas du tout un ni à mes yeux ni à vos oreilles, je vous en préviens. J’ai été réjoui rien qu’à la vue de votre écriture. Ah! ma fille, qu’il faudrait d’efforts, si Dieu exigeait un détachement que j’espère bien il n’exige pas: Soeur Marie de la Croix est très bien disposée, Soeur Mélanie m’a avoué qu’elle se sentait un peu folle par moments, ce qui lui constitue un cinquième défaut. Soeur M.-Joseph commence à marcher sans béquilles. Je pense la faire partir lundi ou mardi. Point de nouvelles de Soeur Marguerite. Soeur M.-Madeleine n’a pas reçu la lettre, dont vous parlez dans la vôtre à Soeur Augustine. Soeur Alexandrine est en de très bonnes dispositions pour partir ou rester, comme l’on voudra. Soeur Virginie est rentrée; elle sera très bonne pour les gros travaux de la cuisine. Elle n’a pas les yeux faibles, elle en a un mauvais et l’autre bon. Elle lit parfaitement du bon et n’est ni myope, ni presbyte de celui-là. Je l’ai très attentivement examinée.

Votre lettre m’arrive. Figurez-vous que j’ai fait la mortification de ne pas l’ouvrir de suite et d’écrire quelques lettres même en latin, afin de m’exercer à l’empire sur moi-même. Nous nous devinons toujours et, dès ce matin, j’avais pris mes arrangements pour faire partir Soeur M.-Joseph. Votre lettre toujours cachetée, j’ai chargé le P. Hippolyte d’écrire à son père. Je me suis chargé d’écrire au commissaire central, qui s’est depuis quelque temps mis tout entier à nos ordres pour cette affaire.

De grâce, fille bien aimée, soignez-vous tant que vous le pourrez. Je ne sais pourquoi, je me persuade que la Sainte Vierge veut vous prouver combien vous êtes sa fille en se chargeant de vous guérir. Si donc je vous dis de vous soigner, ce n’est pas qu’au fond je n’aie la conviction que mon voeu, tel que je le prépare, réussira seul. Rassurez-vous, vous n’y êtes pour rien que pour me laisser faire.

Adieu, mon enfant. Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
On m'écrit que Soeur Marguerite est arrivée.1. La lettre du 12 août de Mère Emmanuel-Marie lui parviendra avant qu'il ait terminé la sienne.