DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 395

21 aug 1869 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Devenons des êtres nouveaux – Mettons nos efforts en commun – Que je vous veux sainte et puissante en oeuvres!

Informations générales
  • DR07_395
  • 3676
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 395
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 411; D'A., T.D. 29, n. 220, pp. 256-257.
Informations détaillées
  • 1 ENERGIE
    1 FATIGUE
    1 FOI
    1 NEUVAINE DE COMMUNIONS
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SANTE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, le 21 août [18]69.
  • 21 aug 1869
  • Le Vigan
La lettre

Dans quelques instants je dirai la messe pour vous, ma bien aimée fille, je vous porterai à l’autel et je vous présenterai à Notre-Seigneur. Permettez-moi de vous dire que j’y demanderai pour vous la perfection, selon toutes les exigences de Notre-Seigneur sur tout votre être. Ah! que nous sommes encore à cent lieues de tout ce que nous devrions être! Mais si Notre-Seigneur est en nous notre lumière et notre force, ne peut-il pas faire ce dont nous sommes si incapables? Mettons tous nos efforts, et sans nous décourager, à devenir des êtres tout nouveaux.

J’ai de très grands devoirs envers vous, ma fille, mais vous en avez envers moi. Songeons-y, chacun de notre côté; puis mettons nos efforts en commun et travaillons. Vous arriverez donc mardi matin. La nuit en voiture ne vous aura- t-elle pas trop fatiguée? J’ai un bien grand désir de vous voir et pourtant je suis un peu effrayé de ce trajet, si vous êtes souffrante. D’autre part, tous les gens qui viennent de Nîmes trouvent, pour la fraîcheur, tant de différence entre Nîmes et le Vigan que j’espère en nos eaux. Pour moi qui avais été dégoûté, je reprends un appétit féroce.

J’ai donc dit la messe pour vous, ma fille, et j’ai demandé à sainte Jeanne de Chantal de pouvoir vous communiquer son esprit de foi et son énergie. Ah! ma chère et trop chère enfant, que je vous veux sainte et puissante en oeuvres! Il me tarde bien que vous soyez ici pour vous demander une neuvaine de prières et de communions que vous terminerez le 2 septembre, anniversaire de mon baptême.

J’oubliais ce que je voulais surtout vous dire: vous n’en pourrez plus, si vous voulez vous réserver pour communier en arrivant. Je ne veux pas vous le défendre, mais voyez s’il ne serait pas plus prudent de ne pas vous gêner et de manger en route. Enfin, je vous attendrai toujours et vous aurez une messe à 8 heures ou 8 h. 1/2, selon que cela vous ira mieux.

Adieu, mon enfant. Quand vous recevrez cette lettre, moins de 48 heures nous sépareront encore.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum