DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 396

22 aug 1869 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Maria – Les confesseurs de religieuses.

Informations générales
  • DR07_396
  • 3677
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 396
  • Orig.ms. ACR, AD 1519; D'A., T.D. 24, n. 1023, pp. 61-62.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSEUR
    1 CONSTITUTIONS PONTIFICALES
    1 EVEQUE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 RELIGIEUSES
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 LUCIDI, ANGELO
    2 MAC NAMARA, MARIE-MARGUERITE
    2 MANNING, HENRY-EDWARD
    2 MONTROUZIER, HENRI
    2 QUESNEL, MARIA
    2 VAUGHAN, HERBERT
    3 LONDRES
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, 22 août 1869.
  • 22 aug 1869
  • Le Vigan
La lettre

Je reçois votre lettre à l’instant, ma bien chère fille. Ce que vous avez de mieux à faire est de ne pas répondre à Maria. Si c’est une mécontente et qu’elle ait parlé, à quoi bon partir de ses protestations? Si elle n’a pas parlé, pourquoi lui mettre des armes en main? Enfin si elle est possédée du démon, le meilleur est de prier et de se mettre entre les mains de Dieu(1).

J’étudie en ce moment l’affaire des confesseurs des religieuses. Le P. Montrouzier, jésuite, a deux articles dans la Revue des sciences ecclésiastiques, pour prouver que ce que dit Mgr Manning est ce qu’il y a de meilleur. Et Lucidi partage tout à fait les mêmes principes. Il faut aller très doucement. Seulement il est possible que l’application des règles soit différente. Je vous promets de bien étudier cela à Rome. La conséquence sera peut-être qu’au noviciat il faudra prévenir les novices de toutes ces dispositions. De plus, si l’on veut demander des modifications, il faudra demander comment s’y prendre pour les 50.000 petites communautés répandues dans les villages de France. Si l’on répond que ces lois ne sont appliquées que là où cela est possible, il sera aisé de trouver des difficultés en bien des endroits. Toutefois il ne faudra peut-être pas trop lutter de front par une bonne raison, c’est qu’on serait disposé à pousser d’autant plus dans un sens que vous iriez dans un autre(2).

De tout ceci je conclus que nous touchons à un moment de crise et qu’il faut se recueillir, faire le moins de bruit possible, se sanctifier personnellement et compter sur la bonté de Dieu pour nous permettre de faire son oeuvre. Evidemment le diable fait des efforts suprêmes. C’est tout simple, mais les hommes mauvais en font aussi. Cela se sent.

Adieu, ma fille. Je vais dire la messe. Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 3666 et note. Mère M.-Eugénie se demande si Maria n'est pas sous l'influence du démon auquel elle a avoué s'être adressée (lettre du 17 août continuée le 20).
2. Dans sa lettre du 17, Mère M-Eugénie dit le désarroi de Sr M.-Marguerite devant les idées exposées par Mgr Manning à une réunion des Supérieures : "d'après ce qu'elle dit, ce qu'on leur a exposé serait l'ensemble des idées de M. Chaillot et consorts tournées en règlements sous la surveillance d'un nommé Herbert Vaughan, chargé d'être visiteur des couvents." - Le nommé Herbert Vaughan (1832-1903) deviendra évêque de Salford en 1872. Comme délégué de la hiérarchie anglaise il fut intimement mêlé aux travaux qui aboutirent à Rome le 8 mai 1881 à la Constitution *Romanos Pontifices* réglant les rapports entre les évêques et les ordres religieux. En 1892 il succéda à Manning comme archevêque de Westminster et l'année suivante reçut le chapeau de cardinal (The Cath. Encycl.).