DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 411

3 sep 1869 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

L’impression que vous m’avez laissée – J’espère que vous êtes contente de votre voyage – Il y a des misères mais on voit comment les guérir – Il y a unité de vues et l’oeuvre grandit – Soignez-vous.

Informations générales
  • DR07_411
  • 3694
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 411
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 411; D'A., T.D. 29, n. 221, pp. 257-258.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 HUMILITE
    1 OBLATES
    1 PATIENCE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SANTE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VOYAGES
    2 BARNOUIN, MARIE DE LA CROIX
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 ROSE DE LIMA, SAINTE
    3 NIMES
    3 QUISSAC
    3 VICHY
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 3 septembre [18]69.
  • 3 sep 1869
  • Le Vigan
La lettre

Vous êtes entre Quissac et Nîmes, ma bien chère enfant. Je vous ai suivie avec mon coeur de relais en relais, d’heure en heure. Je ne puis vous dire quelle impression forte, tendre, édifiante vous m’avez laissée. Si Vichy n’a pas guéri votre santé, il vous a développé l’âme du côté de Notre-Seigneur. Vous appartenez, il me semble, avec une intimité d’amour bien autrement grande à notre divin Maître. Plus que jamais cet adorable Sauveur domine tout votre être, et c’est pour cela que vous me mettez plus à l’aise pour vous parler de mon affection et vous dire combien je suis vôtre. Si cette crise que vous subissez doit avoir pour résultat de vous aider à devenir une sainte, si Dieu veut vous faire subir les austérités que sainte Rose de Lima s’imposait elle- même, pourquoi pas? Vous n’avez pas à craindre l’illusion et vous pouvez par l’humilité, la patience et l’amour y trouver une perfection aussi grande.

J’espère que vous êtes contente du résultat de votre voyage. Ce que vous avez vu de vos yeux est fait pour vous consoler. Il y a des misères, mais on voit le moyen de les guérir ou de s’en débarrasser. Il y a unité de vues; il y a un centre autour duquel on se groupe; l’oeuvre grandit, il n’y a qu’à en développer l’esprit.

Soignez-vous. Je l’ordonne de la manière la plus formelle, mais je vous le répète, j’ai la conviction que Dieu se réserve d’être votre médecin. M. votre père ne se fâchera pas de la préférence de celui-là. Comment et quand? Je n’en sais rien, mais vous le verrez, Dieu se montrera quand on y pensera le moins. Je sens que mon âme devient plus une avec la vôtre. Ah! ma fille, quand dans l’amour de Notre-Seigneur ne serons-nous plus qu’un pendant toute l’éternité?

Soeur Marie de la Croix vous portera cette lettre. Adieu, ma bien chère et bonne fille. Que Notre-Seigneur soit votre tout, et que dans les flammes de son coeur vous deveniez un séraphin! Je bénis mon séraphin.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Probablement je ne vous écrirai plus parce que j'ai à travailler, mais écrivez-moi le plus souvent possible.