DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 418

8 sep 1869 Le Vigan PICARD François aa

Sa lettre à l’*Univers* – Varia – Excellentes dispositions du P. Hippolyte – L’expropriation.

Informations générales
  • DR07_418
  • 3702
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 418
  • Orig.ms. ACR, AE 312; D'A., T.D. 25, n. 312, p. 256.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 EXPROPRIATIONS
    1 GESTION DES BIENS
    1 MAITRES
    1 OBLATES
    1 POLEMIQUE
    1 VENDANGE
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOUCHET, CASIMIR
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 LEGIER, PARIS
    2 LOYSON, HYACINTHE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VEUILLOT, LOUIS
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MONTMAU
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Le Vigan, 8 sept[embre 18]69.
  • 8 sep 1869
  • Le Vigan
La lettre

Bien cher ami,

Je vous remercie des lignes que vous m’adressez. Je n’ai qu’un chagrin, celui que semble éprouver la supérieure de l’Assomption de ce que je fais allusion au P. Hyacinthe. Je croyais que la lettre avait été retardée et écartée par les visites à du Lac du P. Vincent de Paul. Ce bon Père m’avait écrit quatre pages, où j’avais cru voir que l’on avait demandé que l’on ne parlât plus de rien. Comme après tout l’effet que j’avais voulu produire était produit, je me souciais peu du reste. Puis Veuillot a dit de si bonnes choses, selon moi, que je me souciais peu de parler davantage. A dire vrai, j’ai bien une lettre du genre de celle que vous me suggérez(1), mais cela n’a plus de sel, ce me semble. Je laisse Veuillot continuer le débat. Quant au Père de la Paix, ce que j’en dis le fera peut-être se jeter sur moi, mais c’est là que je l’attends, et je présume que si ma dernière lettre a été insérée, c’est à son intention expresse de la part de Veuillot.

Pour la question de la signature, ils ont mis Oblats au lieu d’Oblates; le mal n’est pas grand. Au retour du concile, nous verrons ce qu’il faudra mettre. Pour l’acte de société, je crois qu’on peut le faire sans tant de frais, je le crois au moins, et je croyais qu’on avait cherché(2). Pour les cachets, il était, je crois, convenu que l’on prendrait, sur deux modèles fournis par Légier à Madame la supérieure, celui qu’elle n’avait pas pris. Entre les deux il y avait une légère différence. Et les terrains de Clichy?

Le Père Hippolyte parti pour les vendanges de Montmau est dans les plus excellentes dispositions de paix, de gaieté, de zèle et d’ardeur. On me prend trois hectares de pré et de jardins devant la maison. Je vais tâcher de demander énormément. Je pense bien aller à Paris avant le concile, mais il faut que j’économise. Probablement, j’y irai seul. On ne trouve pas de professeur de seconde, on y fera monter Bouchet et Père Germer fera la troisième.

Adieu, très cher. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Il y a un bon esprit au noviciat, mais peu d'intelligence. Trouvez-moi donc quelques hommes distingués. A Saint-François de Sales, pourquoi ne signeriez-vous pas: des Augustins de l'Assomption?1. Voici ce qu'a suggéré le P. Picard dans sa lettre de la veille, après une mise en garde que nous citons d'abord : "Comme vous, je crois important de montrer aux mauvais qu'on ne craint ni la lutte ni la lumière; seulement pour lutter, vous êtes dans une position défavorable; l'habitude que vous avez de laisser deviner une partie de votre pensée, le temps si long qui sépare une lettre de l'autre, empêchent vos attaques de se soutenir et donnent même à vos lettres une apparence de contradiction. Tous ceux qui ne connaissaient pas l'affaire du Vigan, même nos amis, ont eu besoin d'explications et ne peuvent s'empêcher de dire que vos diverses lettres se contredisent, car dans l'une vous laissez deviner que la Soeur a été enfermée longtemps, dans l'autre vous affirmez qu'elle a été enfermée tout au plus vingt jours; pour nous vos lettres se complètent, pour les autres il n'en est pas de même. Si vous deviez continuer la lutte, je crois que vous devriez vous rapprocher du champ de bataille; sinon il me semble qu'une dernière lettre est nécessaire et qu'elle devrait clore le débat à moins que le Prince de la paix ne se jette dans la mêlée. Je n'ai pas de conseil à vous donner, vous jugez mieux que moi, mais il me semble qu'il serait important de toucher aux points suivants: la famille religieuse est une vraie famille, elle doit et veut soigner ses membres, elle peut d'autant mieux les soigner que, si on veut créer des hospices, c'est aux religieux et religieuses qu'on s'adresse pour donner ces soins. Le cloître n'est point une prison mais une demeure aimée par ceux qui l'habitent..." et le P. Picard continue longuement encore sa démonstration.
2. En 1872, le P. d'Alzon demandera encore au P.Picard : "Quand pensez-vous faire l'acte de société dont je vous ai si souvent parlé pour les arrangements matériels entre religieux" (24 juin).