DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 129

9 oct 1869 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’aumônerie du prieuré – L’espoir de vous voir bientôt – Voeux solennels – Le gallicanisme est rudement blessé – Demander à Dieu quelques hommes distingués.

Informations générales
  • DR07_129
  • 3716
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 129
  • Orig.ms. ACR, AD 1528; D'A., T.D. 24, n. 1032, p. 70.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 CONFESSEUR
    1 DISTINCTION
    1 GALLICANISME
    1 MISSIONNAIRES
    1 NOVICIAT
    1 OBLATES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOEUX SOLENNELS
    1 VOYAGES
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 CLAVIER, MARIE DES ANGES
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MARET, HENRI
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VITTE, PIERRE-FERDINAND
    3 GENES
    3 GENEVE
    3 LYON
    3 MARSEILLE
    3 NICE
    3 NIMES
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 9 octobre 1869.
  • 9 oct 1869
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je vous remercie des explications que contient votre lettre. Entendues dans ce sens, vos raisons me semblent parfaites. Et le P. Laurent qui n’a pas pu aller dire la messe ce matin au prieuré, qui trois fois par semaine ne va plus y donner la bénédiction, sera peu à peu forcé d’accepter un aide et des aides. Voilà qui est parfaitement convenu(1).

Vous me faites un plaisir très grand en me disant que vous viendrez peut-être à Nîmes. Le P. Vitte voudrait que notre rendez-vous fût à Lyon. L’évêque y sera le 3 ou 4 novembre, comme il sera à Nîmes, à partir du 25 octobre. Vous pouvez donc venir à Nîmes ou à Lyon. Je serai peut-être obligé d’aller à Genève ou à Ouchy; autrement je vous aurais proposé de vous accompagner à Nice. De là, j’aurais pris la Corniche jusqu’à Gênes.

Pour pouvoir exercer sur les religieuses de l’Assomption une certaine juridiction, il faudrait peut-être que nous eussions les voeux solennels. Enfin j’étudierai la chose à Rome. La lettre de Mgr de Nîmes excite des cris de fureur chez certains(2), mais peu à peu le jour se fera. Je crois le gallicanisme rudement blessé et mortellement atteint. Le P. Athanase est parti hier avec deux Oblates(3). Il va s’embarquer à Marseille dans quelques heures.

Ce qui importerait maintenant à notre Congrégation et à la vôtre, c’est que nous eussions quelques hommes distingués. La pépinière qui se forme au Vigan et qui s’accroît tous les jours est excellente par certains cotés, mais est terriblement vulgaire. Sous ce rapport, je voudrais bien que le P. Picard eût quelques hommes. Il faut les demander à Dieu.

Adieu, ma bien chère fille. Priez bien Notre-Seigneur de me faire faire à Rome tout ce qui sera convenable à nos oeuvres.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le passage de la lettre du P. d'Alzon du 2 octobre relatif aux confesseurs du prieuré n'avait pas plu à Mère M.-Eugénie qui ne s'était pas privée de le lui faire savoir (lettre du 7 octobre) : "Savez-vous que j'ai bien envie de trouver que c'est vous qui manquez de simplicité et que toute dérangée que je suis à chaque instant, je grille trop de vous le dire pour remettre à demain." - Suit une explication qui, on le voit, a convaincu le P. d'Alzon.
2. L'évêque de Nîmes avait rédigé une lettre à l'occasion de la parution du livre de Mgr Maret; ce dernier répliqua assez vivement. La *Semaine religieuse de Nîmes* du 24 octobre rend compte de l'affaire.
3. Soeur Marie des Anges et Soeur Augustine.