DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 7

2 nov 1869 Nice CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Son voyage.

Informations générales
  • DR08_007
  • 3734
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 7
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 412; D'A., T.D. 30, n. 223, pp. 1-2; QUENARD, pp. 139-140.
Informations détaillées
  • 1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CELLULE
    1 CONTRARIETES
    1 COUVENT
    1 CURE
    1 DILIGENCE
    1 DISTRACTION
    1 EDIFICE DU CULTE
    1 HANDICAPS
    1 JOUR DES MORTS
    1 LEVER
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 RESIDENCES
    1 SERMONS
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 THIBON, LOUIS
    3 GENES
    3 NICE
    3 ONEGLIA
    3 ROME
    3 TOULON
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nice, le 2 novembre 1869.
  • 2 nov 1869
  • Nice
La lettre

Nous voilà donc à Nice, ma chère enfant. Hier, je me suis éloigné de vous de plus de cinquante lieues; aujourd’hui, il y en a pour le moins quatre-vingts, et ce sera ainsi jusqu’à samedi. Demain, nous allons coucher à Oneglia, après-demain à Gênes; nous serons samedi à Rome. Sera-ce le matin, sera-ce le soir? E chi lo sa?

Nous avons couru après des voitures introuvables sans les trouver; d’où il est résulté que nous avons été en suspens ou plutôt mon évêque était en suspens; moi, je n’y étais pas. Je me promenais avec Mme Marie-Thérèse, à leur future habitation. Ce sera modeste comme logement, mais splendide comme point de vue. Enfin, ce qui est sûr, c’est que nous couchons chez les Dames de l’Assomption. Ayez soin de faire préparer une chambre dans votre futur couvent. Bien, je viens de tuer un moucheron, parce qu’il y en a à Nice. Je suis allé au plus pressé et je vous ai mise au courant de mes faits et gestes, pas de tout, mais si vous êtes curieuse, vous les demanderez au P. Emmanuel.

Maintenant, après avoir été très recueilli tant que j’ai été tout seul, il faut bien avouer que j’ai vécu en être très dissipé, dès que j’ai été en compagnie de l’abbé Thibon. Décidément elle me pervertit; dites-le à la Mère Marie de Saint-Jean. Et, en effet, je voulais vous faire un beau sermon bien componctionnel, bien onctueux; impossible, ma dissipation gagne; mais aussi pourquoi la mer est-elle si calme, le soleil si chaud, les montagnes si bien contournées, la série de golfes, vus de loin, si arrondis? Oui j’ai passé un bon jour des morts. Par exemple, si je n’ai pas dit la messe, ce n’est pas de ma faute. Je me suis levé à 4 heures et demie, je suis allé à l’église vers 5 heures(1); le curé était infirme, le vicaire absent, je suis revenu comme j’étais allé. Tant pis pour moi! J’aurais dû partir hier à midi. Du reste, l’évêque a eu ses accidents, mais l’abbé Thibon chantera ses aventures, je lui en laisse le soin, je ne me relis pas et vous souhaite mille bonjours.

Adieu, ma fille. Ne vous tracassez pas sur moi. Outre que je n’en vaux pas la peine, je vais bien, et puis je suis un triste sire. Voilà ce qui m’apparaît de plus clair. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon a passé la nuit à Toulon.