DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 23

19 nov 1869 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre souvenir me suit partout – Nécessité d’une piété, d’un coeur et d’idées catholiques – Je me sens poussé surtout vers les Slaves.

Informations générales
  • DR08_023
  • 3748
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 23
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 412; D'A., T.D. 30, n. 227, pp. 5-6; QUENARD, p. 142.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AUTEL
    1 BULGARES
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 ESPRIT DESINTERESSE A L'ASSOMPTION
    1 ESPRIT GENEREUX A L'ASSOMPTION
    1 FETE
    1 FONDATRICE
    1 LARGEUR DE VUE APOSTOLIQUE
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PIETE
    1 REVE
    1 SAINTETE
    1 SAINTS
    1 SALUT DES AMES
    1 SLAVES
    1 TOMBEAU
    1 UNIVERSALITE DE L'EGLISE
    1 VOLONTE PROPRE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 ELISABETH DE HONGRIE, SAINTE
    2 PIERRE, SAINT
    3 ROME
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 19 novembre [18]69.
  • 19 nov 1869
  • Rome
  • *Madame la supérieure des Oblates.*
La lettre

Aujourd’hui, fête de sainte Elisabeth, j’ai prié pour Mme votre mère, ma chère enfant. Ne m’avez-vous pas dit que c’était sa patronne? Je ne puis m’empêcher de me préoccuper beaucoup des personnes qu’aiment les personnes que j’aime.

Hier déjà j’étais allé à Saint-Pierre, et ne pouvant dire la messe au tombeau du saint, j’avais demandé l’autel de Notre-Dame de la Compassion où j’avais dit la messe pour vous. Votre souvenir me suit partout, surtout quand je me sens poussé à devenir meilleur, et c’est comme par une pente involontaire que je demande tout aussi pour vous et comme instinctivement la sainteté d’une fondatrice.

20 novembre.

Mon séjour à Rome me fait sentir tous les jours davantage la nécessité d’une piété catholique, c’est-à-dire désintéressée, généreuse, universelle, s’occupant plus des intérêts de Dieu que des nôtres, parce que Dieu s’occupera bien mieux de nos intérêts quand nous nous occuperons exclusivement des siens. Aussi sous ce rapport, je crois que je me convertis un peu et que je commence à devenir moins personnel. Peut-être n’est-ce qu’une théorie? Un autre effet que me produit Rome, c’est de me porter à m’élever au-dessus des idées de pays. Il faut avoir non seulement le coeur, mais les idées catholiques, et quand on parle des idées larges, je ne crois pas qu’on en trouve de plus larges que celles-là. Ce sont celles dont doivent aussi se pénétrer des filles missionnaires. Vous ai-je dit que je me sens poussé surtout vers les Slaves, dont les Bulgares ne forment qu’une branche? Mais je vous développerai cela plus tard.

Et Augustine? Vous ne m’en dites rien, vous ne sauriez croire pourtant combien je lui suis attaché et combien je la sens ma fille par le plus intime de mon affection.

Adieu, mon enfant. Je vais dire la messe pour vous, car c’est samedi. Dites à nos filles que je ne puis compter dans le jour le nombre de fois où je pense à elles. Oh! que je les voudrais comme je les rêve! Elles convertiraient la moitié du monde.

Mille millions de fois tout à vous en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum