DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 32

• DR08_032
• 3756
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 32
• Orig.ms. ACR, AN 244; D'A., T.D. 39, n. 1, pp. 194-195.

• 1 AMERICAINS
  1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
  1 ARMENIENS
  1 BONHEUR
  1 COLLEGES
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 CRITIQUES
  1 EGLISE NATIONALE
  1 EMOTIONS
  1 ESPAGNOLS
  1 EVEQUE
  1 FATIGUE
  1 FONCTIONNAIRES
  1 FRANCAIS
  1 LANGUE
  1 LATIN LITURGIQUE
  1 ORDINATIONS
  1 PENITENCES
  1 PEUPLES DU MONDE
  1 PRIEURE DE NIMES
  1 RACE NOIRE
  1 REPAS
  1 SANTE
  1 SOUVERAIN PROFANE
  1 UNIVERSALITE DE L'EGLISE
  2 ARQOUS, IGNACE-PHILIPPE
  2 BRUNONI, PAOLO
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 GALABERT, VICTORIN
  2 GARCIA GIL, MANUEL
  2 HASSOUN, ANTOINE
  2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
  2 JUSSEF, GREGOIRE
  2 MANNING, HENRY-EDWARD
  2 PECOUL, AUGUSTE
  2 PIE IX
  2 POPOV, RAPHAEL
  2 VALERGA, GIUSEPPE
  3 ANTIOCHE DE SYRIE
  3 JERUSALEM
  3 LONDRES
  3 ROME
  3 ROME, AMBASSADE DE FRANCE
  3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  3 SARAGOSSE
  3 WESTMINSTER
• AUX ENFANTS DE MARIE DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION A NIMES
• ENFANTS de Marie
• Rome, 30 nov[embre 18]69.
• 30 nov 1869
• Rome

Mes chères enfants,

Je viens tenir ma promesse et vous parler de Rome. D’abord, sachez que je suis ravi d’y être, mais il me semble que si les émotions usent et font vieillir, j’aurai au moins trois siècles quand vous me reverrez. Pie IX a bien eu la bonté de me dire qu’il me trouvait mieux portant que la dernière fois qu’il m’avait vu, cela ne fait pas que je ne me sente non pas usé mais fatigué. Il y a trop de bonnes choses à Rome; il y en a bien aussi quelques mauvaises, mais celles-là font l’ombre au tableau.

Le Saint-Père, lui, prend les choses admirablement; il plaisante toujours. Ainsi l’autre jour Mgr Manning ayant été se plaindre à lui d’un procédé fort vilain de Mgr Dupanloup: « Que voulez-vous? lui répondit Pie IX, son patron est saint Jean sans tête ». Il ne peut plus guère recevoir les évêques que par fournée, et, avant-hier, un évêque lui ayant demandé si l’on parlerait latin au concile: « Certainement, répondit le Pape, et ceux qui ne parleront pas latin, je leur donnerai pour pénitence ou de ne pas dîner ou de ne pas souper ».

Je vous assure, mes enfants, qu’il y a ici un fait admirable et qu’aucune religion ne peut reproduire, c’est la liste des évêques. Ce n’est rien en apparence et c’est beaucoup. Quel est, je vous prie de me dire, le souverain qui, convoquant ses préfets, en verrait arriver de tous les points du globe? Hier soir, un évêque américain me proposait un collège chez lui. Voilà le P. Galabert qui quitte son évêque bulgare pour déjeûner, ainsi que moi, avec un évêque espagnol(1). Ce matin, un évêque alsacien ordonnait sous-diacre un jeune nègre dans notre chapelle. J’assistais, samedi, à une réunion de vingt personnes: il y avait un évêque suisse, un évêque français, le patriarche des Arméniens, un patriarche d’Antioche, le patriarche latin de Jérusalem(2) et l’archevêque de Londres(3). C’est de tous les points que l’on accourt. Voyez s’il faut aimer cette Eglise qui a le privilège d’être si réellement catholique.

On m’a dérangé et je m’arrête. Mille fois vôtre, mes enfants.