DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 65

• DR08_065
• 3781
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 65
• Orig.ms. ACR, AE 329; D'A., T.D. 25, n. 329, pp. 265-266.

• 1 AMERICAINS
  1 APOSTOLAT
  1 ASSEMBLEES ECCLESIASTIQUES
  1 CELLULE
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 ELECTION
  1 EVANGELISATION DES PAUVRES
  1 EVEQUE
  1 FRANCAIS
  1 GALLICANISME
  1 INTEMPERIES
  1 ITALIENS
  1 NATIONALITE
  1 PAQUES
  1 PRIERE DE DEMANDE
  1 REGLEMENTS
  1 SAINT-ESPRIT
  1 SANTE
  1 SATAN
  1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
  2 BAILLY, MADAME EMMANUEL
  2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
  2 CHESNEL, FRANCOIS
  2 DARBOY, GEORGES
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 FABRE, ABBE
  2 GRANDERATH, THEODORE
  2 HALLUIN, HENRI
  2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  2 PASQUIN
  2 PIE IX
  2 PIERRE, SAINT
  3 ARRAS
  3 ORLEANS
  3 PARIS
  3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
  3 QUIMPER
  3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
  3 ROME, VILLA BORGHESE
  3 ROME, VILLA GRAZZIOLI
• AU PERE FRANCOIS PICARD
• PICARD François aa
• Rome, 14 décembre 1869.
• 14 dec 1869
• Rome

Mon cher ami,

Je vous remercie des détails que vous me donnez sur Arras. Pour moi, je suis ravi de voir que Dieu bénit cette maison. Il faut se souvenir que le salut de la société viendra par les pauvres redevenus chrétiens. On l’oublie trop, mais la perpétuelle sentence est là: pauperes evangelizantur. Il faut s’occuper des pauvres. Je pense que vous avez donné au P. Halluin la direction de la communauté.

En ce moment, bien des agitations ont lieu ici. On va voter aujourd’hui même une liste de 24 évêques, qui formeront une Congrégation chargée d’examiner les propositions de leurs collègues relatives aux questions dogmatiques(1). Paris et Orléans en sont positivement exclus. Au lieu de procéder par nationalités, on a procédé par listes générales, d’où il est résulté que les pauvres Gallicans ont été enfoncés. On parle d’une protestation de 17 évêques contre le règlement. Ce sont, bien entendu, des évêques français, peut-être un Américain. Pasquin se fait demander pourquoi Orléans est allé se loger à la villa Grazioli(2), et il répond: « Afin d’être l’évêque du concile le plus éloigné de saint Pierre ».

Ce que fera le concile, nul ne le sait. On m’affirme que nous aurons en mémoires plus de 12.000 pages à étudier. Quant à la durée, je ne pense pas qu’il soit possible de rien fixer. On dit la fin pour Pâques, d’autres pour la Saint-Pierre, d’autres pour 10 ans. Tirez-vous de là. Je crois qu’à moins de grosses affaires pour la supérieure de l’Assomption vous n’avez rien à faire ici, puisque vous avez du travail à Paris. De la manière dont sont emmanchées les choses, vous ne pourriez pas me rendre de bien grands services. J’eusse été bien aise d’avoir le P. Vincent de Paul pour les premiers temps, mais je comprends à présent qu’il a très bien fait de rester à Paris, avec les inquiétudes que lui causait la santé de sa mère; ce dont je ne me doutais pas.

Sauf 4 ou 5 jours, depuis mon arrivée nous avons eu constamment la pluie, et jusqu’à hier soir elle est tombée pendant 48 heures sans discontinuer. C’est une humidité bien fatigante.

Le Pape a dit aux évêques italiens qu’il recevait par groupe de 100: « Vous allez avoir l’assemblée générale du concile, celle-là sera présidée par le Saint-Esprit; mais prenez garde que vos assemblées particulières ne soient présidées par le diable ». C’était, je crois, à l’adresse des Français.

Adieu, mon cher ami. Priez et faites prier. Il y a des signes de division. Peut-être le vote d’aujourd’hui les fera-t-il cesser! Mille fois à vous et à la communauté de Paris.