DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 112

• DR08_112
• 3823
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 112
• Orig.ms. ACR, AP 418; D'A., T.D.34, n.65, p.111.

• 1 AMITIE
  1 AMOUR-PROPRE
  1 CARACTERE
  1 DEFAUTS
  1 EFFORT
  1 ENERGIE
  1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
  1 INDIFFERENCE
  1 INTELLIGENCE
  1 JOIE
  1 TRAVAIL DE L'ETUDE
  2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
  2 DOUMET, PAUL-FRANCOIS
  3 ROME
• A MADAME DOUMET
• DOUMET_MADAME
• Rome, 6 janvier [18]70.
• 6 jan 1870
• Rome
• *Madame Doumet.*

Ma chère fille,

J’espère que vous ne vous plaignez plus de l’indifférence d’Amélie, et vous devez jouir de sa joie de vous revoir et des bonnes résolutions qu’elle a prises. Cette enfant a besoin qu’on la laisse pousser d’elle-même; ses dispositions sont bonnes, son caractère sérieux, ses idées très développées.

Peu à peu, vous verrez qu’elle aura pour seul défaut de trop flatter l’amour-propre maternel. Pourvu que vous vous mainteniez avec elle entre l’admiration de ce qu’elle donne déjà, et la tyrannie de l’amour qui veut seul jouir de son bien! Mais vous n’en êtes pas là, et vous l’avez bien montré par la grande joie que vous venez de lui procurer. Amélie a de précieuses qualités. Fournissez-lui le moyen de les faire grandir dans le sens surnaturel. Je vous promets de lui donner une certaine direction pour certaines études que je lui ai conseillées, capables de donner plus de vigueur à son intelligence, précisément parce qu’elle est vigoureuse déjà.

Rappelez-moi au souvenir de mon cher Emile. Au train où vont les choses, je vois qu’il me faudra revenir plus d’une fois à Rome. Quand ses études seront finies, s’il veut m’y accompagner, je m’occuperai de lui avec bonheur.

Adieu, ma chère fille. Je ne puis vous dire l’accroissement d’affection pour vous que je trouve dans mon coeur à travers vos enfants.