DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 112

7 jan 1870 Rome MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le concile va lentement mais utilement – L’ennui – Les ailes de l’Esprit ou les pavots de Morphée? – Nous pourrions rentrer vers Pâques.

Informations générales
  • DR08_112
  • 3824
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 112
  • Orig.ms. ACR, AD 1538; D'A., T.D.24, n.1045, pp.85-86.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ANGLAIS
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATIONS ROMAINES
    1 CONTRARIETES
    1 EVEQUE
    1 FATIGUE
    1 GALLICANISME
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 PAQUES
    1 PRESSE
    1 REPOS
    1 REVE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 TRAVAIL
    2 BOLOT, MADAME
    2 GINOULHIAC, JACQUES-MARIE-ACHILLE
    2 GOUY, MARIE DU SAINT-SACREMENT DE
    2 MORPHEE
  • A LA MERE MARIE EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Rome, 7 janvier 1870.
  • 7 jan 1870
  • Rome
La lettre

Ma bien chère fille,

Je crois avoir répondu à toutes vos lettres. Celle-ci est par surabondance, non pas de droit, mais d’affection. Que vous dire du concile? Il marche lentement, mais quoi qu’on dise, c’est utile. L’instrument le plus visible du Saint-Esprit sera l’ennui. Qu’on définisse l’infaillibilité et qu’on s’en aille, voilà ce qui se dit sur tous les tons. Si la chose ne va pas plus vite, c’est que ces gueux de Romains veulent nous fatiguer un peu plus. Ils trouvent que nous ne sommes pas assez saturés de l’influence fastidieuse des gallicans. Il faudra supporter demain encore cette corvée de bâiller pendant 4 heures durant. Rien n’est féroce comme un évêque ennuyé. Dieu se sert de tout. Un journal prétend qu’un évêque anglais affirmait avoir presque entendu le battement des ailes du Saint-Esprit, pendant que Mgr Ginoulhiac pérorait(1). Le pauvre! Je crois qu’il avait senti Morphée secouer ses pavots sur ses paupières et qu’il avait rêvé.

Du reste tout le monde suppose que, l’infaillibilité une fois définie, le concile sera court. On est pressé de rentrer chez soi, de façon que si on nous voyait arriver vers Pâques, il n’en faudra pas être surpris. J’ai tant à faire que je m’arrête. Vous vous chargerez, n’est-ce pas, de faire parvenir les lettres ci-jointes à la Mère M. du Saint-Sacrement et à Marthe de la Chadenède(2).

Adieu, ma bien chère fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je ne me relis pas.1. Cette intervention de l'évêque de Grenoble remonte au 30 décembre.
2. Voir *Lettre* 3717.