DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 128

15 jan 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

La sécheresse, épreuve venant de Dieu – Conditions auxquelles vous élargirez votre coeur – Le *Salve regina* – Ce que je rapporterai du concile – Les vôtres – Louise Coulomb – Confesseurs des Quatre-Temps.

Informations générales
  • DR08_128
  • 3840
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 128
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.243, pp.29-31.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONFESSEUR
    1 DENIER DE SAINT-PIERRE
    1 DOUCEUR
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ESPERANCE
    1 FAMILLE
    1 LACHETE
    1 LOISIRS
    1 MALADES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 PURIFICATION
    1 QUATRE-TEMPS
    1 RECONNAISSANCE
    1 REINE DES APOTRES
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SALUT DES AMES
    1 SCHISME SLAVE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 LAURENT, CHARLES PROPRIETAIRE
    2 THIBON, LOUIS
    3 NIMES
    3 ROME, PINCIO
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 15 janvier 1870.
  • 15 jan 1870
  • Rome
  • *Madame la supérieure générale des Oblates de l'Assomption.*
La lettre

J’ai reçu, ma fille, votre lettre du 12. Cette fois, nous sommes exactement servis. Je vous préviens que celle-ci ne partira que demain. J’ai profité d’un bel après-midi pour aller promener au Pincio un homme souffrant; me voilà de retour, mais trop tard pour vous écrire de façon à ce que ma lettre parte ce soir. Je m’en console en pensant que je pourrai causer un peu plus à l’aise avec vous, parce que je ne serai point pressé.

Eh bien, mon enfant, la sécheresse que vous éprouvez peut fort bien être, de la part de Dieu, une épreuve pour vous faire sentir qu’il vous faut devenir plus unie à Notre-Seigneur. Vous avez à faire un énorme travail, si vous voulez porter dans toute son étendue le titre de fondatrice et de mère de religieuses apôtres. Vous avez à donner à votre coeur d’immenses proportions. Pour l’élargir, il faut le faire énormément souffrir; il faut l’assouplir d’abord, puis l’étendre, puis y creuser des abîmes. Si vous voulez que le Saint-Esprit y verse les flots de son amour, vous avez à vous poser en victime, vous devez accepter de passer de longues heures au jardin des Oliviers. Croyez-vous que Notre-Seigneur n’ait pas fait payer bien cher à sa mère son titre de reine des apôtres? Récitez souvent le Salve, regina; saluez cette mère de la miséricorde, demandez-lui d’être par son Fils introduite dans une nouvelle vie, d’être à son exemple la douceur même; demandez-lui surtout d’être votre espérance, et, dans vos moments d’ennui et de découragement, tournez-vous vers elle avec cette pensée que Notre-Seigneur vous a placée auprès de ses grandes douleurs pour devenir comme elle une mère de compassion.

Je ne sais tout ce que je remporterai du concile, mais déjà je voudrais quatre ou cinq choses:

1° Une université catholique à Nîmes.

2° Le denier de Saint-Pierre organisé d’une façon dont je vous parlerai une autre fois.

3° Une grande lutte contre les sociétés secrètes.

4° La conversion de la race slave.

Mais nous reviendrons sur tout cela. vous aurez bien la bonté de me donner un jour des nouvelles des vôtres, et en détail, en particulier de Madame votre mère, et de cette Augustine qui me néglige bien, malgré tout ce que j’ai dans le coeur pour elle. Louise Coulomb préfère la correspondance de l’abbé Thibon à la mienne; pourtant je ne veux pas trop lui en vouloir, elle veut ménager mon temps.

Adieu, ma chère enfant. Croyez que vous m’êtes un aide, que j’apprécie au-delà de ce que vous semblez le supposer. Je vous envoie la plus ardente bénédiction.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Donnez aux Oblates pour confesseur des Quatre-Temps le P. Emmanuel ou le P. Laurent.