DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 140

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• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 140
• Orig.ms. ACR, AG 257; D'A., T.D.27, n.253, pp.204-205.

• 1 ADVERSAIRES
  1 ANGOISSE
  1 BLASPHEME
  1 BREVIAIRE
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 CRITIQUES
  1 DOULEUR
  1 EGLISE
  1 ELECTION
  1 EVEQUE
  1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
  1 LIBERTE
  1 MONARCHIE
  1 PAQUES
  1 PASSION DE JESUS-CHRIST
  1 PRIERE DE DEMANDE
  1 PURIFICATION
  1 RECONNAISSANCE
  1 REPUBLIQUE
  1 SAINTS
  1 SANTE
  1 TRAITRES
  1 VIE DE PRIERE
  2 BAILLY, MADAME EMMANUEL
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 GRATRY, ALPHONSE
  2 JUDAS
  2 KELLER, EMILE
  2 LAGRANGE, FRANCOIS
  2 NOIR, VICTOR
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 PIE IX
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  2 RICHECOURT, DE
  3 BREST
  3 MEXIQUE
  3 ORLEANS
  3 PARIS
  3 ROME, VATICAN
• AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
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• Rome, le 22 janvier 1870.
• 22 jan 1870
• Rome

Dieu bénisse les visiteurs! Depuis deux ou trois heures, je n’ai pas une minute pour vous remercier de votre lettre et vous dire que c’est le temps ou jamais de prier ou de faire prier. Le concile aborde d’admirables questions, mais il faut s’attendre à une opposition très vive. Je crois bien que nous l’emporterons, mais bien des blasphèmes seront vomis. Le schéma remis hier est, à mon gré, magnifique, mais on ne peut vous en dire davantage. On parle d’un rapprochement possible. J’en doute. Enfin nous verrons. Ce qui se passe à Paris(1) est un effet de la protection de Dieu sur le concile. La liberté avec laquelle on parle de république dans l’ordre temporel donne la même liberté de parler ici monarchie dans l’ordre spirituel. Du reste, il faut beaucoup, beaucoup prier. Le concile se fait au Vatican, par les discours et les votes des évêques, il se fait dans toute l’Eglise par les prières des saints.

La maison de Brest se fera. Les délais involontaires apportés aux réponses m’ont fait prendre une décision. Si le P. Picard a besoin de vous, je me trouve plus libre. J’irai moi-même payer un peu de ma personne. Mais une fois une décision prise, il faut savoir ne pas reculer.

Que je vous plains, cher ami, de toutes les angoisses que vous impose votre affection filiale! Qu’il doit vous être douloureux de voir s’éteindre peu à peu cette pauvre mère, qui vous a tant aimé! Je vous assure que je voudrais pour beaucoup vous épargner de pareilles souffrances, mais Dieu, avant de poser la couronne sur le front d’une sainte, la purifie par bien des épines.

Le Pape a dit, au sortir de la seconde audience à Orléans: « Je viens de recevoir le baiser de Judas »(2). J’aurais envie de me faire le correspondant intime de Keller pour le concile. Richecourt est une vraie canaille, je lui ai lavé la tête, mais je n’ai pas été le seul à faire ce dur métier. Adieu, et tout vôtre en N.-S.