DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 152

26 jan 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Monseigneur va mieux – Ma santé est bonne, et la vôtre? – La question des religieux – Parlez-moi de ce que vous faites – La maison Bastide – Louise Chabert prête à entrer – L’infaillibilité à la congrégation des *postulata*.

Informations générales
  • DR08_152
  • 3858
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 152
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.248, pp.36-37.
Informations détaillées
  • 1 BONTE MORALE
    1 CATECHISME
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CRITIQUES
    1 DISCIPLINE ECCLESIASTIQUE
    1 ESPERANCE
    1 FEMMES
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 MALADIES MENTALES
    1 OBLATES
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SANTE
    1 SUPERIEURE
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BASTIDE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 JACOBINI, LODOVICO
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 NIMES, EVECHE
    3 NIMES, MAISON BASTIDE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 26 janvier [18]70.
  • 26 jan 1870
  • Rome
La lettre

Monseigneur va mieux, ma chère fille. Tâchez de le faire savoir, car j’ai écrit à l’évêché plusieurs fois; j’ai télégraphié, et il paraît que mes lettres n’arrivent pas. Je n’écrirai pas au P. Emmanuel, mais priez-le d’aller à l’évêché demander si l’on a reçu mes lettres.

J’ai reçu la vôtre, du 22, ce matin 26; ma réponse ne partira que demain, mais il y en a plusieurs pour vous à la poste. Vous me parlez de ma santé, qui réellement est très bonne, et vous ne me parlez pas de la vôtre. J’exige des détails et laissez-moi vous dire en passant que la méchanceté que vous me reprochez au sujet des têtes de femmes est uniquement dans votre pensée, mais n’était en aucune façon dans la mienne(1). Je vous signalais, comme je croyais devoir le faire à une supérieure, certains faits d’expérience. Vous savez bien, ma fille, que vous pouvez vous montrer toujours telle que vous êtes.

Je commence à espérer que l’on ne fera rien sur les Ordres religieux. Evidemment, les choses ne sont pas mûres sur cette énorme question, il faut plus de temps et plus de révolutions. Le concile se développe; à lundi les grosses questions(2). Priez, faites bien prier à partir de la réception de ma lettre. Je crois que pourtant les yeux de plusieurs s’ouvrent. Les délires du P. Gratry rendent le courage aux poltrons, qui voient qu’il faut lier les fous.

Parlez-moi donc un peu de ce que vous faites. C’est bientôt dit: « Je voudrais être bonne et je ne le deviens pas ». Pourquoi ne le devenez-vous pas? Quels moyens prenez-vous pour le devenir? Sur quoi avancez-vous? Sur quoi doutez- vous? Que devient la maison? En quoi la sanctifiez-vous?

27 janvier.

Je reçois votre lettre. Evidemment, je voudrais la maison Bastide, mais… mais, je ne pense pas qu’elle soit mise en vente de si tôt; toutefois faites agir pour avoir des renseignements. Louise Chabert m’écrit qu’elle est prête à entrer dès que je le lui dirai; elle attend seulement que sa santé soit remise de la secousse qu’elle vient de subir.

Dites au P. Emmanuel que la demande pour l’infaillibilité a été remise aujourd’hui. Elle sera discutée dimanche dans la Congrégation des Postulata.

Adieu, ma fille. Il me faut aller voir Monseigneur Jacobini.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "Les dames ont de petites folies passagères", avait écrit le P. d'Alzon (*Lettre* 3844). Mère Emmanuel-Marie ne semble pas avoir apprécié cette réflexion.
2. Le lundi suivant, 31 janvier, le concile ne fit que continuer la discussion du schéma *de vita clericorum*. Il en fut ainsi jusqu'au 8 février où commença la discussion sur le petit catéchisme.