DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 169

• DR08_169
• 3871
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 169
• Orig.ms. ACR, AI 100; D'A., T.D.31, n.100, pp.90-92.

• 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
  1 ARMEE PONTIFICALE
  1 ASSOCIATIONS OEUVRES
  1 BUT DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
  1 CARDINAL
  1 CIEL
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
  1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
  1 CONGREGATIONS ROMAINES
  1 EGLISE NATIONALE
  1 ELECTION
  1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
  1 ENNEMIS DE L'EGLISE
  1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
  1 FRANC-MACONNERIE
  1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
  1 INSTITUTS RELIGIEUX
  1 LITURGIES ORIENTALES
  1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
  1 MALADES
  1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
  1 PAPE
  1 PRIERE DE DEMANDE
  1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
  1 PROVIDENCE
  1 QUATRIEME VOEU DES ASSOMPTIONNISTES
  1 RENOUVELLEMENT
  1 TIERS-ORDRE FEMININ
  1 TIERS-ORDRE MASCULIN
  2 AUDO, JOSEPH
  2 BAILLY, MADAME EMMANUEL
  2 BERNADOU, VICTOR-FELIX
  2 DE LUCA, PIETRO
  2 DOELLINGER, IGNAZ VON
  2 GARIBALDI, GIUSEPPE
  2 JACOBINI, LODOVICO
  2 PACCA, BARTOLOMEO
  2 PIE IX
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  2 SCHERR, GREGOR VON
  2 TROMBETTA, LUIGI
  3 MUNICH
  3 SENS
• AU PERE EMMANUEL BAILLY
• BAILLY_EMMANUEL aa
• Rome, 4 février [18]70.
• 4 feb 1870
• Rome

Mon bien cher enfant,

Je continue à prier pour Madame votre mère, quoique ma conviction soit qu’elle n’en a pas besoin. Elle est au ciel, elle vous y protège, elle y protège aussi l’Assomption tout entière. Sanctifiez-vous dans cette oeuvre, à qui le bon Dieu semble ménager de bien belles oeuvres à faire, si nous ne sommes pas de trop indignes ouvriers.

Oui, le champ est très vaste, et, en même temps, la Providence nous ménage des consolations. Croiriez-vous que Jacobini, le secrétaire des Rites orientaux, nous est tout dévoué; que le sous-secrétaire de [la] Cong[régation] des Réguliers(1) est venu me voir, hier, et qu’après m’avoir parlé d’affaires très graves, j’ai pu lui parler, à mon tour, de notre Congrégation et du quatrième voeu de nous consacrer à toutes les oeuvres que le Pape nous proposerait à faire contre la Révolution et la franc-maçonnerie? Il a accepté cela sans difficulté. On écarte en général, m’a-t-il dit, le quatrième voeu comme inutile parce qu’il implique en général le but de la Congrégation qui l’accepte; mais un voeu tel que vous me l’indiquez serait sans doute l’objet d’une exception générale, tant il me paraît conforme à la situation présente de l’Eglise.

En s’en allant, il me dit: « Comptez entièrement sur moi et quand vous voudrez me parler, venez me voir ou plutôt faites-moi demander; je viendrai chez vous et je serai moins dérangé ». Vous voyez que par ce côté les choses vont très bien.

Mais il me semble que cette idée est le principe d’une régénération du Tiers-Ordre des hommes et plus tard des femmes. Je dis: des hommes, parce que si nous nous dévouons à la lutte contre la révolution et la franc-maçonnerie, il faudra évidemment enrôler une sorte d’armée laïque. Mais assez sur cela pour le moment. Seulement priez et faites beaucoup prier, parce que si nous pouvons faire l’association pour le concile, et, de là, tirer sur les ennemis de l’Eglise je pense que nous aurons fait un peu de bien.

Je passe aux nouvelles. Faites les calculs. Il y a 754 membres du concile.

Ont signé l’opportunité………………………..430 à peu près

Ajoutez cardinaux………………………………………..46

Chefs d’Ordre……………………………………………32

Membres de la Cong[régation] de Fide……………………..25

Ajoutez une centaine qui voteront pour, sans avoir signé…….100

………………………………………………………633

Ont signé contre l’opportunité……………………………123

………………………………………………………756

Vous voyez que dans mon calcul j’exagère de 2, parce qu’au lieu de 754 membres présents j’en mets 756; mais il faut tenir compte: 1° des 100 environ dont j’ai parlé; 2° des signatures qui tous les jours se détachent des 123. Il faut aussi tenir compte que les 123 ne sont que contre l’opportunité. C’est tout ce qu’ils ont pu réunir, et je sais qu’en ce moment ils ne les ont plus.

Il est très sûr que leur lettre est restée longtemps chez Pacca(2). Celui-ci s’est décidé à la porter au Pape, qui n’a pas voulu la recevoir. Le Pape a mandé l’archevêque de Sens et l’a traité, comme vous ne traiteriez [pas] l’ancien Gascard, pour s’être permis de lire un discours fait par le patriarche chaldéen. Il a fait défendre à Döllinger de professer désormais par l’archevêque de Munich(3), et, comme celui-ci voulait défendre son privat: « Je préférerais, a dit Pie IX, confier mes troupes à Garibaldi que l’enseignement à un pareil homme ». On est résolu d’aller rondement, à partir de quelques jours d’ici.

Adieu, très cher. On m’attend. Je m’arrête.

Faites savoir que Monseigneur va beaucoup mieux, bien que très faible encore.