DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 174

4 feb 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Monseigneur – Le P. Emmanuel – Votre santé – Le sous-secrétaire des Réguliers – Jacobini – Argent pour la Bulgarie – Soubiranne – Les crises de Marie de la Croix – Je voudrais ne rien faire que pour la gloire de Dieu.

Informations générales
  • DR08_174
  • 3874
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 174
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.253, pp.44-45.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 CARACTERE
    1 COMPORTEMENT
    1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
    1 CONGREGATION DES RITES
    1 CONTRARIETES
    1 CONVERSATIONS
    1 CULPABILITE
    1 ENERGIE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 LITURGIES ORIENTALES
    1 MALADIES MENTALES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SANTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 TRISTESSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARNOUIN, MARIE DE LA CROIX
    2 BROUSSE, VICTORINE
    2 DE LUCA, PIETRO
    2 JACOBINI, LODOVICO
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SOUBIRANNE, PIERRE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 4 février [18]70.
  • 4 feb 1870
  • Rome
  • *Madame la supérieure générale des Oblates de l'Assomption.*
La lettre

Ma chère fille,

Je reçois votre lettre du 1er, je réponds un mot à Soeur Victorine.

Merci de ce que vous avez fait pour donner des nouvelles de Monseigneur. Notre évêque continue à aller de mieux en mieux, mais il ne faut pas chanter victoire. La crise est passée; reviendra-t-elle? Dieu seul le sait, et encore il est si faible.

Je suis bien aise que vous soyez édifiée de la conduite du P. Emmanuel. En effet, il a montré une très belle énergie, les fils sont plus vaillants que le père. Quant à vous, je suis tout triste de ce que vous me dites de votre santé. Cela me fait comme le froid de l’acier dans le coeur, mais j’exige que vous m’en parliez toujours, parce que vous y verrez l’obligation de vous soigner.

Le sous-secrétaire de la Congrégation des Evêques et Réguliers(1) est venu hier me faire une très longue visite. Je suis, je ne sais trop pourquoi, dans ses meilleurs petits papiers, de façon que si nous voulions vous faire approuver par là, nous le pourrions sans peine et de suite; mais je crois meilleur d’attendre quelque temps.

J’avais eu, quelques heures plus tôt, une excellente conversation avec Jacobini, secrétaire de la Propagande pour les rites Orientaux et sous-secrétaire du concile. Nous avons encore de très chauds appuis de ce côté-là.

Quant à de l’argent pour la mission de Bulgarie, ne nous en préoccupons pas trop pour cette année. Il est nécessaire d’entretenir de bonnes relations avec le Soubiranne, mais je suis persuadé qu’il se sent coupable, et, d’après une conversation que j’ai eue hier avec lui, je ne doute pas que nous n’arrivions à en obtenir ce que nous voudrons.

Je plains bien la pauvre petite Marie de la Croix(2) de ses crises hystériques (c’est ainsi que cela s’écrit). Le bon Dieu nous éprouve, ii faut accepter tout de sa main. Ah! s’il voulait me donner ma fille par excellence avec une bonne santé!

Puis-je vous dire que je suis bien embarrassé? Je me trouve poussé par les événements à m’occuper de choses très importantes. Quelquefois je me demande si je ne m’y porte pas moi-même par l’effet de l’agitation ou de l’activité de ma nature; j’en suis désolé, car je ne voudrais rien faire que pour la gloire de Dieu. Demandez à Notre-Seigneur que je n’agisse qu’en vue de lui, pour sa gloire et rien que pour sa gloire. On est réellement très embarrassé quelquefois pour savoir ce qu’il y a de mieux à faire: agir ou rester dans son coin. Je compte très sérieusement sur vos prières pour voir clair. Oh! qu’il m’est meilleur de n’être qu’un pauvre religieux, afin d’avoir mes coudées franches pour certaines oeuvres!

Adieu, mon enfant. Je ne puis vous dire à quel point je vous suis tendrement attaché.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 3871 n.
2. Eudoxie Barnouin.