DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 176

5 feb 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

La mort de Mme Coulomb – Mère Marie de Saint-Jean – Argent – Monseigneur.

Informations générales
  • DR08_176
  • 3875
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 176
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.254, pp.45-46.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 AMITIE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 BONTE
    1 CONTRARIETES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 HONORAIRES DE MESSES
    1 JOIE
    1 LACHETE
    1 MANDAT A ENCAISSER
    1 MORT
    1 PEUR
    1 SANTE
    1 TRAITEMENTS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 COULOMB, MADAME
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 THIBON, LOUIS
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 5 février [18]70.
  • 5 feb 1870
  • Rome
La lettre

J’apprends. ma fille, la mort de Madame Coulomb, et j’écris bien vite à la Mère Marie de Saint-Jean(1). Je vous prie de lui envoyer au plus tôt la lettre ci-jointe. Je n’ai pas à vous recommander d’être bonne pour elle; je sais que vous le serez, mais tenez pour certain que cette pauvre fille est à un de ces moments où vous pouvez vous emparer d’elle. Faites ce que vous pourrez pour l’amour de Notre-Seigneur. Peut-être trouverez-vous quelques obstacles sur vos pas; ne vous laissez pas décourager, donnez à notre bon Maître cette marque d’amour que vous saurez subir certains ennuis pour faire son oeuvre. Ah! ma fille, qu’il y a de choses dans ces seuls mots: faire l’oeuvre de Dieu! C’est un si grand honneur pour nous, qu’il faut savoir dominer tous les obstacles pour se rendre digne d’une si belle vocation.

Vous ferez donc ce que vous pourrez de ce côté, n’est-ce pas, mon enfant? Cette pauvre Mère Marie de Saint-Jean était restée un temps infini sans m’écrire. Heureusement, je lui ai envoyé quelques lignes il y a dix à douze jours et elle venait juste de me répondre, quand Isabelle m’a appris par dépêche la mort de Mme Coulomb. Tâchez de me donner quelques détails sur cette catastrophe si prompte. L’abbé Thibon se hâtera de venir vous voir. Priez-le de vous remettre l’argent, dont vous auriez besoin, et de m’envoyer pour le signer le bulletin de mon traitement, autrement dit mon mandat. L’abbé Thibon doit vous remettre 775 francs, sauf ce qu’on me retient pour mes messes à la cathédrale.

Je ne puis vous dire le bonheur que j’ai à traiter ces petites affaires avec vous et la joie que vous me faites, quand, en bonne fille, vous venez me dire: Mon père, où voulez-vous que je prenne de l’argent? Voyez comme je suis, j’ai besoin d’avoir encore cette preuve matérielle, et bien grossière, que vous comptez entièrement sur moi. L’affection est quelquefois bien inquiète et bien bizarre, n’est-ce pas?

Adieu ma fille. J’ai très peu de temps. Vous pouvez dire que Monseigneur va de mieux en mieux et qu’il se tirera d’affaire, s’il ne fait pas d’imprudences. Votre vieux père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
J'oubliais de vous dire que la Mère Marie de Saint-Jean est beaucoup plus timide que je ne l'eusse cru pendant longtemps. Elle est de ces gens qui croient ne pas valoir la peine qu'on s'occupe d'eux. Allez au-delà de ces doutes, vous y gagnerez, et elle aussi.1. Quelques jours auparavant le P. d'Alzon disait ne pas pouvoir appeler Louise Coulomb autrement que par son nom civil (*Lettre* 3862).