DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 184

7 feb 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Courrier – Vous aurez à vous soigner – Humilité – Point de dépit – Exercez-vous à prendre Louise Coulomb dans un grand esprit surnaturel – L’habitude de la présence de Dieu.

Informations générales
  • DR08_184
  • 3881
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 184
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.255, p.47; QUENARD, pp.157-158.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 COLERE
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 HUMILITE
    1 LACHETE
    1 OEUVRE DE JESUS-CHRIST
    1 SAINTE VIERGE
    1 SAINTETE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    1 VOIE UNITIVE
    2 BERNIS, MADAME DE
    2 CHESNEL, FRANCOIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 EURIPIDE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 7 février [18]70.
  • 7 feb 1870
  • Rome
La lettre

Il entre dans mon plan, ce soir, de ne vous donner qu’une demi-feuille. Mme de Bernis me fait une demande que je suis obligé de lui refuser. Veuillez lui faire porter au plus tôt cette lettre, comme aussi à la Mère Marie-Gabrielle le pli ci-joint.

Je vais écrire à Louise Coulomb et j’espère que vous serez contente de moi. Quant à vous, ma fille, vous aurez à vous soigner, à cause de votre rhume. Je l’exige au nom de l’obéissance. Vous avez le plus grand tort de devenir fataliste. Il y a à devenir quelque chose de bien mieux que cela, il faut devenir tout bonnement une fille humble, comme la sainte Vierge. Point de dépit: l’original abbé Chesnel cherche depuis longtemps le vers grec d’Euripide, dont la traduction seule lui reste: Il ne faut pas se fâcher contre les choses, parce que cela leur est absolument indifférent(1). Croyez-moi, ne vous fâchez pas, ne vous découragez pas, ne vous désespérez pas, ne devenez pas fataliste, mais devenez humble et exercez-vous à quelques pratiques d’humiliation.

C’est dans un grand esprit surnaturel que vous devez vous exercer à prendre Louise Coulomb. Il faut que l’on sente en vous, sinon une sainte, au moins une fille résolue à le devenir, qui ne parle, qui ne commande, qui n’est bonne, prévenante ou ferme que parce qu’elle agit sous l’action de Notre-Seigneur. Or, pour cela, il vous faut une habitude très grande de la présence de Dieu, et ce sentiment profond de l’épouse qui aime et qui veut par tous les battements de son coeur prouver son amour à son époux.

Adieu, ma fille. Je sais que j’oublie quelque chose, ce qui me mettra dans la douce nécessité de vous écrire encore bientôt. Je vous bénis du plus intime de mon coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Comme M. Chesnel nous avons cherché sans trouver.