DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 185

• DR08_185
• 3882
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 185
• Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.256, pp.48-49.

• 1 AMITIE
  1 ASSISTANCE A LA MESSE
  1 CARDINAL
  1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
  1 COLERE
  1 DIPLOMATIE
  1 LACHETE
  1 LOISIRS
  1 MAITRISE DE SOI
  1 OBLATES
  1 OUBLI DE SOI
  1 REPOS
  1 SAINTETE
  1 SANTE
  1 SUPERIEURE
  1 VOLONTE
  1 VOLONTE DE DIEU
  2 BILIO, LUIGI
  2 COULOMB, LOUISE
  2 COULOMB, MADAME
  2 DE ANGELIS, FILIPPO
  2 GALABERT, VICTORIN
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  2 THIBON, LOUIS
  3 FRANCE
• A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
• CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
• Rome, 7 février [18]70.
• 7 feb 1870
• Rome

Ma chère fille,

Je reçois votre lettre du 4. Il me semble que dans la situation où vous êtes, votre ligne est toute simple: conduisez-vous comme une sainte et, dominant votre impressionnabilité, allez de l’avant et pour être très bonne, et pour faire abstraction de vous-même, et pour vous poser en vraie Mère. On pourra trouver cela étonnant, mais ne vous découragez pas. (Figurez-vous que je vous écris, tandis qu’un employé de l’ambassade de France conte au P. Galabert comment, au bal de samedi, il conduisait les dames au buffet, tandis que ses camarades s’occupaient de leurs filles, et comment, après être allé à la messe à six heures, il était allé se coucher). Enfin, mon enfant, profitez de tout pour vous poser une bonne fois en bonne Mère, mais en supérieure.

J’ai écrit deux fois à Louise, depuis la mort de sa mère. Je lui écrirai encore demain; mais, croyez-le, prenez-la par le coeur sans la presser de vous venir. A son âge, il faut que ce soit dans la plénitude de sa volonté qu’elle arrive.

L’abbé Thibon lui fera du bien, mais l’avachira. Ce pauvre abbé avait excité l’aigreur de Monseigneur contre lui, au point qu’à peine parti Monseigneur s’est trouvé beaucoup mieux. Mon pauvre évêque se remet lentement mais se remet. Je viens de passer deux heures à le faire promener en voiture.

Mettez-vous, bien chère enfant, à vous préparer le coeur à avoir beaucoup de filles, et pour cela sortez de vous-même, jetez-vous tout entière dans l’immensité de Dieu et de sa volonté. Je tiens à ce que ces lignes partent ce soir, et c’est pour cela que je m’arrête.

Je commence à me jeter dans les cardinaux: vendredi et samedi, j’ai vu Bilio; ce soir, je vais voir de Angelis. Nous tentons de faire un peu de bien(1).

Adieu, fille bien aimée. Soyons des saints et puis donnons-nous à l’oeuvre de Dieu.