DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 196

12 feb 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Le concile ne serait pas fini avant la Saint-Pierre – Soyez toujours plus *mère* – Purifions notre action de ce qu’elle a d’humain – L’évêque – J’attends l’abbé Clastron.

Informations générales
  • DR08_196
  • 3892
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 196
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.258, pp.51-52; QUENARD, pp.160-161.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 CARACTERE
    1 CARDINAL
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COLERE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 DIEU LE PERE
    1 ESPRIT APOSTOLIQUE DE L'ASSOMPTION
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 INTELLIGENCE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MALADES
    1 OBLATES
    1 PAQUES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PERFECTION
    1 PIETE
    1 PRETRE
    1 REPOS
    1 TRISTESSE
    1 VISITE DES MALADES
    2 CLASTRON, JULES
    2 PIERRE, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 THIBON, LOUIS
    3 NIMES
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 12 février 1870.
  • 12 feb 1870
  • Rome
La lettre

Ma bien chère enfant,

J’ai dit, ce matin, la messe pour vous avec toute la ferveur dont je suis capable. J’étais un peu triste, parce que, hier soir, un cardinal avait dit à un prêtre, de qui je le tiens, que le concile serait fini pour la Saint-Pierre. Moi qui m’étais accoutumé à l’idée que nous serions libres pour Pâques et qui me réjouissais en songeant que plus de la moitié de mon temps d’absence était écoulé! Enfin, j’ai offert cette déception au bon Dieu et je me suis appuyé un peu sur la pensée de ma fille. Ce que j’ai demandé surtout pour vous, ça été que vous fussiez toujours plus mère. Votre petite famille va s’augmenter, faites comme les mères intelligentes dont les enfants ont des caractères différents: prenez vos filles avec leurs défauts pour les corriger, et communiquez-leur notre esprit, parce que nous devons croire que notre esprit est l’esprit de Dieu. Notre effort doit consister en ceci: c’est que, si dans notre action nous apercevons quelque chose d’humain, notre grande application doit se porter à le faire disparaître pour mettre à la place l’action divine dans toute sa splendeur. Oui, ma fille, soyez mère, parce que dans votre Congrégation personne plus que vous ne doit ressembler à Dieu selon son titre de père.

Voilà, mon enfant, ce qui m’a extrêmement préoccupé à votre égard et je ne puis vous dire à quel point je désire, en effet, que vous puissiez arriver à cette perfection maternelle. A dire vrai, ces désirs viennent bien un peu de la pensée de ce que vous avez à acquérir, mais aussi de celle de ce qui me manque. Mais comme je m’applique à devenir père, je souhaite que vous vous appliquiez à devenir mère, par toute cette auréole de perfection qui doit entourer une âme virginale et maternelle.

Mon pauvre évêque n’est pas vaillant. Hier, il a reçu des visites et voilà que la nuit a été agitée; il a besoin de se condamner au plus extrême repos. J’attends d’un moment à l’autre l’abbé Clastron qui me donnera des nouvelles de Nîmes. J’espère qu’il agacera Monseigneur un peu moins que ne le faisait ce saint abbé Thibon, qui ne m’agaçait pas, parce que généralement je me tenais loin de lui. Rien de vous encore aujourd’hui. Eh! bien, j’en ai de la peine.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum