DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 202

15 feb 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Les conséquences du concile pour l’Assomption – Ce que nous pouvons commencer de suite – Prière et pénitence – Elevez l’esprit des Oblates – L’extinction du schisme – La préoccupation de l’Eglise.

Informations générales
  • DR08_202
  • 3896
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 202
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 413; D'A., T.D.30, n.260, pp.55-56; QUENARD, pp.161-162.
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATIONS OEUVRES
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CAUSE DE L'EGLISE
    1 CHAPELET
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DISCIPLINE INSTRUMENT
    1 ENSEIGNEMENT
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE SCOLASTIQUE
    1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
    1 FEMMES
    1 HOMMES
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 NEUVAINE DE COMMUNIONS
    1 OBLATES
    1 PAQUES
    1 PENITENCES
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 PRIERE AU SAINT-ESPRIT
    1 SANTE
    1 SCHISME
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BEAUCOURT, GASTON DU FRESNE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAN SEVERINO, GAETANO
    3 NAPLES
    3 ROME
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 15 février [18]70.
  • 15 feb 1870
  • Rome
La lettre

Je viens de vous parler de vous, parlons de ce qui à mes yeux sortira du concile pour l’oeuvre de l’Assomption. Il m’est parfaitement évident que les hommes nous manquent et que, s’il plaît à Dieu de nous en envoyer, eh! bien, nous aurions du travail pour dix mille religieux. Toutefois je trouve aussi que nous pouvons commencer de suite:

1° A acquérir une association, à l’aide de laquelle on pourra s’emparer d’une foule de travaux scientifiques; vous figureriez-vous que l’on s’adresse à moi pour cela? J’ai accepté(1).

2° A préparer une université catholique(2); ce qui serait plus aisé, si l’on s’était emparé d’avance des hommes dont je viens de vous parler.

3° A exercer une action sur les journaux. Croiriez-vous encore que je suis autorisé par les présidents du concile à diriger une correspondance pour améliorer la situation des esprits et réfuter tout ce que les journaux catholico-libéraux font répandre pour ameuter l’opinion contre Rome.

Voilà un petit aperçu de ce que j’ai à disposer et dont j’ai à m’occuper à mes moments perdus. J’étudie, autant que je le puis, la philosophie scolastique et je suis émerveillé de tout ce qui se fait à Naples à cet égard(3). Si la santé de Monseigneur l’oblige à passer quelque temps à Naples, je n’en serais pas fâché; et aussi je réclame les prières de mes filles et je voudrais bien que toutes fissent une neuvaine de communions pour moi. On pourrait commencer dimanche prochain et finir le lundi de carnaval. Je voudrais qu’à partir de ce jour jusqu’à Pâques il y eût tous les jours un chapelet et le Veni, Creator à mon intention; celles qui voudraient y ajouter quelques pénitences: dîner à genoux, prendre la discipline, se priver d’un plat, me feraient plaisir, parce que je suis convaincu que nous avons beaucoup à faire et de tout côté.

Quant aux Oblates, je vous conjure, autant que votre santé vous le permettra, de leur élever un peu l’esprit et de vous l’élever vous- même par des lectures un peu sérieuses. Ah! priez et faites prier pour l’extinction du schisme. Quelle admirable vocation vous avez là! Je voudrais, par les détails que je vous donne, vous faire comprendre combien il importe de laisser de côté toutes les petites préoccupations qui peuvent vous troubler pour prendre la grande préoccupation de l’Eglise. Ah! Marie, je ne veux plus que vous soyez une femme, je veux que vous soyez un homme. Le voulez-vous? Adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon penserait à l'association de M. de Beaucourt ?
2. "L'enseignement dans le sens le plus absolu du mot" (Constitutions de 1855) c'est-à-dire l'enseignement à tous les niveaux, figure au premier rang des moyens par lesquels l'Assomption se propose d'étendre le règne de N.-S. (*Premières Constitutions*, p.43). Il y 25 ans que la congrégation consacre la partie le plus importante de ses forces à l'enseignement secondaire mais le P. d'Alzon a toujours caressé le rêve d'un enseignement supérieur (v. notamment *Lettre* 3148, n.3). Avec le concile cette préoccupation revient à l'avant-plan.
3. Avec San Severino et son école néo-scolastique (*Lettre 3861 n.)