DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 217

25 feb 1870 Rome PICARD François aa

Le P. Gratry – L’oeuvre de M. de Beaucourt – Nous sommes la vérité, eux sont l’erreur et bientôt l’hérésie.

Informations générales
  • DR08_217
  • 3906
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 217
  • Orig.ms. ACR, AE 342; D'A., T.D.25, n.342, pp.288-289.
Informations détaillées
  • 1 CHOIX
    1 COLERE
    1 ERREUR
    1 GALLICANISME
    1 HERESIE
    1 PENSEE
    1 POLEMIQUE
    1 PRESSE
    1 PUBLICATIONS
    1 RECONNAISSANCE
    1 SOUSCRIPTION
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VERITE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BEAUCOURT, GASTON DU FRESNE DE
    2 CAPALTI, ANNIBALE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 KELLER, EMILE
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 RICHECOURT, DE
    3 NIMES, DIOCESE
    3 PARIS, RUE DU BAC
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, 25 février [18]70.
  • 25 feb 1870
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

On estime ici qu’il faut, avant de parler sur le P. Gratry, prendre sur son compte les renseignements les plus positifs et les plus irréfutables, puis parler sans crainte, s’il y a lieu. Quant à user de ménagements, le temps en est complètement passé. Du reste, ici, tout le monde est exaspéré, et hier Capalti disait à quelqu’un qu’il aimait mieux entendre les impies que de pareils hypocrites.

Je vous remercie de ce que vous avez fait pour le diocèse de Nîmes, à Saint-François de Sales. Ci-joint une note que le P. V[incent] de P[aul] voudra bien transcrire au plus tôt et envoyer à Keller.

Voudriez-vous dire à M. de Beaucourt qu’ayant donné l’an dernier 100 francs pour son oeuvre, je suis surpris de ne pas voir mon nom parmi les souscripteurs; que je continue à être dévoué à l’oeuvre, mais que Mgr Mermillod, à qui j’en ai parlé plusieurs fois, me paraît y attacher une médiocre importance(1). Quant à M. de Richecourt, personne ne peut me dire ce qu’il est devenu. Je suis étonné encore de ce qu’au cabinet, 77, rue du Bac(2), sauf l’Union, on ne reçoive que des journaux inopportunistes. Au point où en sont les choses, il faut choisir, et ce sera sous très peu le moment de dire: Qui n’est pas avec moi est contre moi. Ceux qui n’en pourront prendre leur parti resteront entre deux selles, le… par terre.

Inutile de lire tout ceci à M. de Beaucourt, mais je distribuerais bien inutilement son bulletin aujourd’hui. Traiter les Romains et les gallicans ex aequo est impossible. Nous sommes la vérité, eux sont l’erreur et bientôt l’hérésie(3).

Notes et post-scriptum
1. M. de Beaucourt se réclamait pourtant de lui.
2. Siège de la *Société Bibliographique*.
3. Est-ce la réponse du P. d'Alzon à ce que M. de Beaucourt lui a écrit le 10 février : "nous tenons à nous placer au-dessus de ces rivalités et de ces dissidences d'école qui sont si fâcheuses et paralysent tant d'efforts généreux" ? M. de Beaucourt, qui a reçu une lettre du P. d'Alzon et s'est entretenu avec le P. Picard écrira le 11 mars : "Il y a évidemment un malentendu [...] je n'ai jamais eu la pensée que notre oeuvre dût conserver une neutralité funeste et compromettante. J'estime au contraire - et c'est ce que nos documents affirment tous - que nous devons hautement nous déclarer catholiques et *romains*." Le P. Picard confirmera : "M. de Beaucourt a dû vous écrire. Il veut être franchement catholique, il se déclare carrément contre le *Français* et Dupanloup; il croit devoir rester parmi les modérés et la ligne suivie par l'*Union* de Keller lui semble préférable à la ligne de l'*Univers*" (15 mars).