DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 221

25 feb 1870 Rome COURCY Marie-Gabrielle ra

Je suis grippé – Soignez-vous – Faites prier pour le concile qui en a besoin – M. Chartier est perdu – Inculquez à vos enfants l’amour de Rome.

Informations générales
  • DR08_221
  • 3909
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 221
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D.35, n.13, pp.88-89.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 EGLISE
    1 EPISCOPAT
    1 EVEQUE
    1 GALLICANISME
    1 GUERISON
    1 INTEMPERIES
    1 MALADES
    1 MORT
    1 PAQUES
    1 PENSIONNAIRES
    1 POLEMIQUE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PUBLICATIONS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SCANDALE
    1 SOINS AUX MALADES
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 CHARTIER, ETIENNE-ARSENE
    2 DECHAMPS, VICTOR
    2 GRANDERATH, THEODORE
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 PALLU DU PARC, LOUIS
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 BLOIS
    3 NIMES
    3 REIMS
    3 ROME
  • A SOEUR MARIE-GABRIELLE DE COURCY
  • COURCY Marie-Gabrielle ra
  • Rome, 25 février [18]70.
  • 25 feb 1870
  • Rome
La lettre

J’apprends avec bonheur, ma chère fille, votre retour à la santé. Pour moi, depuis deux jours, je suis grippé et je n’ai dit la messe ni hier ni aujourd’hui. Le temps est affreux, les courriers sont en retard, celui de terre de trois jours, celui de mer de 24 heures. Quant à vous, je vous ordonne de vous soigner et de prendre toutes les précautions possibles. Voyez Monseigneur, en quel état il s’est mis. Il va mieux pourtant, et j’espère qu’à Pâques nous vous le ramènerons, car il paraît encore que nous reviendrons à Pâques(1). La question de l’Eglise étant traitée, les autres iront vite et tout sera fini à Saint-Pierre, mais avec bon nombre d’absents. On trouve que 800 personnes, c’est trop.

Je vous recommande de prier et de faire prier vos filles, vos pensionnaires, enfin tous les gens que vous pourrez atteindre, pour le concile qui en a le plus grand besoin. Le pauvre Pape est assommé de toutes les abominations que certains évêques se permettent. Ah! que l’humanité envisagée par un certain côté est une triste chose! Mais enfin ils se sentent battus et très battus. Puis, il ne sera pas mal que l’on sache à quels hommes l’on a à faire. Cela viendra peu à peu. En attendant, les gallicans commencent à se manger entre eux. Cela n’empêche pas que petit à petit l’on meurt dans l’épiscopat et autour de l’épiscopat. Hier soir l’évêque de Blois, qui aime M. Chartier, de Reims, comme son enfant, le considérait comme perdu. Mgr de Nîmes va mieux et se rétablira, s’il ne fait pas d’imprudence.

Mais, de grâce, inculquez à vos enfants l’amour de Rome; procurez-vous les réfutations du P. Gratry(2) et faites les résumer à vos plus grandes. Il y a grande apparence que nous célébrerons Pâques ensemble.

Adieu, ma bien chère fille. Pour vous écrire il me faut galoper et je n’ai pas le temps de relire mes lettres au prieuré.

Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En 1870, le 17 avril.
2. Elles sont nombreuses car, du principal intéressé, Mgr Dechamps, à M. Allemand, tout le monde s'y est mis. Dans la préface de sa *Quatrième lettre*, Gratry parle d'une cinquantaine d'écrits publiés contre lui (GRANDERATH, II-2, p.200).