DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 225

26 feb 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Louise Coulomb – Le P. Germer fera des instructions aux Oblates – Sa santé et celle de Monseigneur – Résumé des nouvelles du concile – Prions et faisons prier – M. Chartier a été enterré ce matin – Sanctifiez-vous.

Informations générales
  • DR08_225
  • 3913
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 225
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 414; D'A., T.D.30, n.265, pp.62-64.
Informations détaillées
  • 1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CAREME
    1 COLERE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DIPLOMATIE
    1 DOULEUR
    1 ENSEIGNEMENT
    1 FUNERAILLES
    1 GALLICANISME
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 INTEMPERIES
    1 MAITRESSE DES NOVICES
    1 MALADES
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 PAQUES
    1 POLEMIQUE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES
    1 SAINTETE
    1 VACANCES
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE PRIERE
    2 ANTONELLI, GIACOMO
    2 CHARTIER, ETIENNE-ARSENE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DAVID, AUGUSTIN
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 STROSSMAYER, JOSEPH-GEORG
    3 NIMES
    3 ORLEANS
    3 ROME
    3 SAINT-BRIEUC
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 26 février [18]70.
  • 26 feb 1870
  • Rome
  • *Madame la supérieure des Oblates de l'Assomption.*
La lettre

Ma bien chère enfant,

Je reçois votre lettre du 23. Il y a un retard dans mes dernières lettres, à cause du mauvais temps. Vous avez reçu, à l’heure qu’il est, celle où j’engage Louise Coulomb à donner sa démission de maîtresse des novices, si elle ne peut entrer sur-le-champ; si elle vous l’apporte, il faut absolument l’accepter.

Je vais faire dire au Père Germer de faire quelques instructions aux Oblates. Votre idée est excellente, et quand vous en aurez, il faut me le dire. Vous voyez que je vous encourage.

J’ai été un peu souffrant pendant deux jours; nous avions un temps affreux. Monseigneur aussi a été pris par des douleurs très cruelles; sa journée d’hier a été excessivement douloureuse, aujourd’hui il va beaucoup mieux. Dieu veuille que cela continue!

La grande nouvelle de Rome est:

1° La découverte des falsifications que l’on a fait subir, dans les éditions de saint François de Sales, à ce qu’il dit sur l’infaillibilité; il la professe très catégoriquement et en toutes lettres, les gallicans avaient changé tout cela. Hier Mgr Mermillod m’a apporté un manuscrit de la main du saint, constatant qu’il parle d’un confirmateur infaillible.

2° Les lettres de l’évêque de Saint-Brieuc et de Mgr Strossmayer au P. Gratry.

3° La prétendue conversion de l’évêque d’Orléans, qui voudrait aujourd’hui l’infaillibilité.

4° Le délai que le cardinal Antonelli aurait obtenu et qui fait que l’infaillibilité ne sera traitée qu’à la fin du carême. Une foule de gens en sont exaspérés. En y réfléchissant bien, peut-être Antonelli a-t-il raison?

5° Les vacances que l’on donnera à Pâques(1). Si, comme on me l’assure, les questions les plus graves sont traitées, je serai à cette époque à Nîmes, et bien habile sera celui qui me fera revenir avant un an.

Voilà mon résumé des nouvelles, mais elles pleuvent tellement à tous les coins de rue, que je ne sais plus quel choix je dois faire. Pourtant je crois celles que je vous donne très exactes. Remarquez que ce qui est vrai un jour est faux le lendemain. Ainsi c’était le Pape qui avait promis que l’on commencerait par l’infaillibilité, puis Antonelli vient et change tout. Ah! les diplomates! Mais laissons les diplomates et prions, faisons prier. Oui, mon enfant, c’est là notre très grand devoir.

Je me suis laissé aller à vous parler nouvelles, et si vous saviez combien il m’est bien meilleur de vous parler de vous. A moins que le bon Dieu ne me prenne, comme il a pris M. Chartier, dont on vous a parlé à l’Assomption et que l’on a enterré ce matin, vous ne sauriez croire ce que j’attends de vous, ma bien chère enfant. Sanctifiez-vous, fortifiez-vous dans tous les sens, cela est très nécesaire. Je viens de dire cela est, j’aurais dû dire cela m’est.

Adieu, ma fille. Je veux que ma lettre parte aujourd’hui. Devenez une grande et sainte religieuse. J’ai une bien grande envie de vous revoir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Et Augustine, qui ne me fait même pas savoir si elle a reçu mon billet! Est-ce que la lettre qui le renfermait vous aurait manqué?1. Il n'y eut pas de congrégation générale du Mercredi saint au lundi de Pâques inclus.