DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 235

2 mar 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Pour le concile, l’Assomption et la sanctification de ma fille – Laissez-moi exercer sur vous les exigences de Dieu à votre égard – Les gallicans battus.

Informations générales
  • DR08_235
  • 3920
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 235
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 414; D'A., T.D.30, n.268, pp.69-70.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DU CHRIST DANS L'AME
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CAREME
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CRAINTE
    1 DROITS DE DIEU
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 FAMILLE
    1 FRUITS
    1 GALLICANISME
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 POLEMIQUE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINTETE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BOISSET, ONESIME
    2 BOUGAUD, LOUIS-VICTOR
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 FRANCE
    3 ORLEANS
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 2 mars [18]70.
  • 2 mar 1870
  • Rome
La lettre

Ma bien chère enfant,

Avoir une occasion pour la France et n’en pas profiter pour vous écrire me serait trop dur, et je profite de ce que le zouave Boisset rentre dans ses foyers ou plutôt dans ceux du P. Hippolyte pour vous dire combien il m’est bon de penser à vous. Je présente sans cesse votre souvenir à Notre-Seigneur, mon enfant, et je le conjure de vous rendre ce que je vous souhaite de devenir, surtout pendant ce carême. Je vais faire, autant qu’il dépendra de moi, les stations du carême; vous prierez le P. Emmanuel de vous expliquer cela. Or, elles auront le triple but du concile, de l’oeuvre de l’Assomption et de la sanctification de ma fille. Ai-je tort de croire que vous devez être une grande sainte? Ai-je tort de travailler à vous aider à le devenir? Sentez-vous que votre obéissance doit se développer dans le sens des droits que vous devez me donner pour ne pas vous ménager et exercer, au contraire, sur vous les exigences de Dieu à votre égard? Faites donc, pendant une journée, un petit retour sur vous-même et ayez le courage de me dire les détails de votre âme. Vous ne me parlez que de dispositions générales. Ne voulez-vous pas entrer dans le détail? Est-ce une illusion de ma part, lorsque je me figure que je dois prendre votre âme, en exprimer les imperfections, comme on exprime le jus d’un citron, pour la laisser ensuite se remplir très uniquement de l’amour très pur de notre divin Maître?

Parlez-moi surtout et beaucoup de vous, de ce qui se passe entre Notre-Seigneur et votre âme. Ne sentez-vous pas sur ce chapitre une certaine timidité? La croyez-vous bonne?

Je ne puis rien vous dire de précis sur le mouvement des esprits sinon que l’on sent les gallicans battus. Le pire c’est que, battus et soumis, ils se mangeront entre eux. Tout le monde parle d’une volte-face opérée par Orléans: cet homme est capable de tout, dit son grand-vicaire, Mgr Bougaud.

Adieu, mon enfant. Soyez sainte, priez et faites prier à mes intentions je le demande avec instance. Et Augustine? Vous ne me parlez jamais de Madame votre mère. La prochaine fois, vous aurez un ordre formel de m’en écrire toute une page. Adieu, mon enfant.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum