DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 299

3 apr 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Louise Chabert – Louise Coulomb – Joséphine est ici – Je refuse de faire nommer le P. Vincent de Paul aumônier en chef des zouaves.

Informations générales
  • DR08_299
  • 3973
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 299
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 414; D'A., T.D.30, n.269, pp.70-71.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE PONTIFICALE
    1 AUMONIER
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 CONTRARIETES
    1 DISTINCTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FATIGUE
    1 JEUDI SAINT
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 SEMAINE SAINTE
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHABERT
    2 CHABERT, LOUISE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GOUBIER, MADAME
    2 PIE IX
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
    3 ROME, PALAIS PAMPHILI
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, le 3 [avril] 1870(1).
  • 3 apr 1870
  • Rome
La lettre

Ma bien chère enfant,

Voici quelques lignes pour les Oblates; vous pourrez les faire copier et les faire envoyer à nos filles du Vigan avec une lettre précédente, mais je suis sûr que vous l’avez déjà fait et que ma recommandation est parfaitement inutile. Voici également une lettre pour Louise Chabert. Elle me dit qu’elle a des ennuis; demandez-les lui. Je soupçonne qu’il y a des affaires d’argent, peut-être d’autres plus ennuyeuses, son père étant veuf depuis si longtemps. Une pauvre fille n’ose pas dire ces choses, si on ne la met pas sur la voie, vous pouvez le faire tout doucement et avec tact. A partir de ce moment, je crois que vous serez maîtresse de son coeur. Puis, peut-être que je me trompe, car je ne sais rien par elle, sinon qu’elle a bien des ennuis. Croyez-moi, posez-vous en mère; vous verrez les bons résultats que cela aura.

Ce qui me passe, c’est que Louise Coulomb n’ait pas vu qu’il lui valait bien mieux entrer au moins pendant la semaine sainte. Vous verrez que ce sera pour passer la nuit du Jeudi-Saint, à Sainte-Perpétue, avec Mme Goubier: pratique excellente pour une personne comme Mme Goubier, pratique que Louise eût pu accomplir dans votre chapelle sans inconvénient et même avec avantage. Après cela peut- être ai-je tort, mais je crois ne pas me tromper.

J’ai donc Joséphine ici. C’est une bonne fille, mais un peu fatiguée. A peine arrivée, elle voulait repartir, et elle ne repartira pas, voilà qui est évident. Il y avait un gros rhume qui, guéri, a laissé seulement le regret de n’avoir pas vu le Pape à la villa Pamphili, où sa nièce et son neveu ont pu lui baiser la main. Je la crois, du reste, dans les plus admirables dispositions pour le moment.

Je m’arrête. A demain. Non. il faut que je vous dise encore que je reçois la proposition de faire nommer le P. Vincent de Paul aumônier en chef des zouaves. Je refuse et je crois bien faire. Si c’était aumônier de la légion romaine, ce serait différent. Demandez à Dieu que je puisse y voir clair.

Adieu, bien chère enfant. Laissez-moi vous répéter combien je suis tendrement vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mlle Fabre n'étant arrivée à Rome que le 24 mars (v. *Lettre* 3957, notre lettre n'a pu être écrite le 3 mars comme le prétend le ms. L'existence d'une lettre aux Oblates datée du 3 avril nous permet de dire que le P. d'Alzon s'est simplement trompé de mois.