DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 243

7 mar 1870 Rome BAILLY_EMMANUEL aa

Voici la fin du décret sur l’infaillibilité qui est parfait – Jusqu’à la Pentecôte – Aucune copie du décret ne doit sortir de l’Assomption.

Informations générales
  • DR08_243
  • 3929
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 243
  • Orig.ms. ACR, AI 111; D'A., T.D.31, n.111, pp.108-109.
Informations détaillées
  • 1 AUTORITE PAPALE
    1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONSTITUTION CONCILIAIRE DE VATICAN I
    1 DECRETS
    1 DOGME
    1 EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA VERITE
    1 ERREUR
    1 FOI
    1 GRAVITE
    1 IMMACULEE CONCEPTION
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 JESUS-CHRIST
    1 MOEURS ACTUELLES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PAPE
    1 PENTECOTE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 UNITE DE L'EGLISE
    2 GRANDERATH, THEODORE
    2 PIERRE, SAINT
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Rome, fête de saint Thomas, 7 mars [18]70.
  • 7 mar 1870
  • Rome
La lettre

Enfin, le décret sur l’infaillibilité a paru. Il est parfait et passera. Pas d’anathème, mais la formule de l’Immaculée Conception(1). Au point où en sont les choses, je ne crois pas trahir le secret en traduisant(2) la fin.

Hinc sacro approbante concilio docemus et tanquam fidei dogma definimus per divinam assistentiam fieri, ut Romanus pontifex cui in persona beati Petri dictum est ab eodem Domino nostro Jesu Christo: « Ego rogavi pro te ut non deficiat fides tua », cum supremi omnium christianorum doctoris munere fungens pro auctoritate definit, quid in rebus fidei et morum ab universa Ecclesia tenendum sit, errare non possit, et hanc Romani pontificis inerrantiae suae infallibilitatis praerogativam ad idem objectum porrigi, ad quod infallibilitas Ecclesiae extenditur. Si quis autem nostrae definitioni contradicere (quod Deus avertat) praesumpserit sciat se a veritate fidei catholicae et ab unitate Ecclesiae defecisse.

Un indult autorise les prêtres des paroisses à se servir des saintes huiles jusqu’à la Pentecôte(3). Priez et faites bien prier, afin que tout finisse pour le mieux. Je défends de la façon la plus absolue de permettre qu’aucune copie du projet de décret sorte de l’Assomption. Ceux qui voudront le connaître iront le lire chez vous. Vous pourrez, à cause de ma mauvaise écriture, le copier. Alors vous mettrez ma lettre sous clé et vous [le] lirez à ceux qui vous le demanderont; mais qu’aucune copie ne soit donnée.

Le temps me manque, mais il me semble qu’en voilà bien assez. Pour la troisième fois, et ceci est grave, je m’oppose à [ce que] quoi que ce soit du projet de décret sorte de vos mains. Et c’est le jour de saint Thomas que le décret a été distribué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est-à-dire précisément sans anathème explicite contre ceux qui refuseraient d'y adhérer. La Constitution *Pastor aeternus* définissant l'infaillibilité se terminera pourtant par un anathème bien explicite (voir le texte par ex. dans GRANDERATH, III-2, p.160).
2. C'est bien le mot du ms. Comprendre : *en transcrivant*.
3. Alors qu'elles sont normalement confectionnées par l'évêque chaque année au cours de la messe chrismale du Jeudi saint (en 1870, 14 avril).