DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 257

• DR08_257
• 3941
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 257
• Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 414; D'A., T.D.30, n.277, pp.83-84; QUENARD, pp.170-171.

• 1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
  1 CELLULE
  1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
  1 COLERE
  1 COMMUNION FREQUENTE
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 ENERGIE
  1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
  1 EVEQUE
  1 FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE
  1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
  1 JARDINS
  1 LOISIRS
  1 MORT
  1 PERFECTION
  1 RECONNAISSANCE
  1 RELIGIEUSES
  1 SAINTE COMMUNION
  1 SUPERIEURE GENERALE
  1 SYMPTOMES
  1 VOYAGES
  2 BILLIET, ALEXIS
  2 CAPALTI, ANNIBALE
  2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
  2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 GRATRY, ALPHONSE
  2 MARET, HENRI
  2 RAMIERE, HENRI
  3 CHAMBERY
  3 ROME
• AUX RELIGIEUSES OBLATES DE L'ASSOMPTION, A NIMES
• OBLATES_NIMES
• Rome, 14 mars [18]70.
• 14 mar 1870
• Rome

Mes chères filles,

Veuillez croire que vous ne pouvez rien m’apprendre de plus agréable que de m’envoyer l’attestation de la fermeté maternelle avec laquelle vous êtes traitées. Votre Mère est ferme, dites-vous. Je la conjure de devenir plus ferme encore. Si vous saviez toutes les irritations que j’entends se manifester chez les évêques, de ce que les présidents du concile manquent de fermeté! L’un d’entre eux, le cardinal Capalti(1), montra, il y a quelque temps un peu de vigueur, et aussitôt sa porte fut assiégée d’évêques venant le remercier. Cinq ou six d’entre eux me chargèrent, ne pouvant y aller, de lui porter leur carte avec ces mots « Pro gratias agendo« , c’est- à-dire pour vous remercier.

L’homme a besoin d’énergie. Donc j’espère que votre Mère, qui est ferme, sera très ferme. Voyez que je vous laisse les communions et j’ai permis que vous communiiez tous les jours dans l’octave qui suivra la définition de l’infaillibilité; puis vous reprendrez votre ancien usage. Mais vous voyez bien que je fais peut-être plus que je ne le devrais. Mais de votre côté, vous devez pousser votre Mère à vous conduire à la perfection. Si donc vous voulez mon avis, je préférerais que vous m’écrivissiez: « Mon père, obligez notre Mère Générale à nous mener un peu plus rondement ».

Voilà, mes bien chères filles, ma réponse que je n’ai pu faire partir ce soir, parce que j’ai eu un vertige et que j’ai été obligé de me jeter sur mon lit; puis un Jésuite, le P. Ramière(2), est venu me chercher pour faire des courses et il me conduit au jardin des Dames du Sacré-Coeur, d’où l’on a la vue la plus belle de Rome.

Je ne vous dirai pas autre chose pour ce soir. Il vient assez de religieuses à Rome. Croyez-vous que cela ne me donne pas l’envie de vous y voir pour le moment? Ce sera pour un peu plus tard.

Adieu. mes bien chères filles. Ecrivez-moi encore une fois pour me dire que vous êtes de mon avis et que vous désirez une plus grande vigueur dans la manière dont on vous traite. Je tâcherai de l’obtenir pour vous.

Votre père.