DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 276

• DR08_276
• 3953
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 276
• Orig.ms. ACR, AK 231; D'A., T.D.33, n.11, pp.152-153.

• 1 ARMEE PONTIFICALE
  1 ARMENIENS
  1 CHAPELLE
  1 COLERE
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 ESPAGNOLS
  1 EVEQUE
  1 FOI
  1 GALLICANISME
  1 HERESIE
  1 INSTRUCTION RELIGIEUSE
  1 LIBERTE
  1 MALADIES
  1 POLEMIQUE
  1 REGLEMENTS
  1 RESSOURCES FINANCIERES
  1 SOUTANE
  1 SUPERIEUR
  1 SYMPTOMES
  1 ULTRAMONTANISME
  2 BAILLY, EMMANUEL
  2 BARRE, LOUIS
  2 CAPALTI, ANNIBALE
  2 COMBIE, JULIETTE
  2 DARBOY, GEORGES
  2 DAVID, AUGUSTIN
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 GALABERT, VICTORIN
  2 GRATRY, ALPHONSE
  2 HASSOUN, ANTOINE
  2 MANNING, HENRY-EDWARD
  2 SCHWARTZENBERG, FRIEDRICH VON
  2 STROSSMAYER, JOSEPH-GEORG
  3 BREST
  3 ORLEANS
  3 PARIS
  3 ROME, VILLA GRAZZIOLI
  3 SAINT-BRIEUC
• AU PERE ALEXIS DUMAZER
• DUMAZER Alexis aa
• Rome, 23 mars [18]70.
• 23 mar 1870
• Rome

Mon cher ami,

Vous avez une excellente mine de supérieur fondateur(1), et je désire que vous continuiez à vous appliquer à la développer en redressant vos épaules, en ne tachant plus vos soutanes, en ne crachant pas trop fort, en, en, en, en. Du reste, j’ai reçu par Mlle Combié 400 francs pour le P. Galabert; de plus, j’espère que, malgré vos très nombreuses occupations, vous vous donnerez la consolation de nous envoyer beaucoup de soldats dans la légion.

Hier, séance extraordinaire. Le cardinal Schwartzenberg a voulu parle sur le règlement, il a été rappelé à la question. Strossmayer, après s’être entendu avec Orléans, Paris, Saint-Brieuc, a voulu attaquer le schéma De fide d’une façon impertinente. Tout le monde s’est levé. Il paraît que les Espagnols criaient: « Anathème! »; les autres: « A bas l’hérétique! » Il a voulu protester contre la liberté du concile. Capalti l’a fait descendre de la tribune ou de l’ambon(2). Les évêques ne se saluent plus, quand ils ne sont pas du même avis. Mgr Manning, qui est venu nous conter tout cela, est plein d’espoir, les présidents ayant témoigné de la vigueur. Les Chaldéens, les plus récalcitrants et sur qui Mgr d’Orléans faisait le plus de fond, ont envoyé leur adhésion à la condamnation de Gratry. Un évêque arménien, de la faction opposée à Hassoun, disait hier au P. Galabert que la faction n’était plus tolérable. La débâcle commence, et si Paris n’est pas aveuglé par la rage, vous le verrez donner le signal de la désertion gallicane et de la catastrophe Grazzioli, car il faut qu’il y ait une débâcle et solide.

Il est évident que la fougue gallicane est comprimée de la plus belle façon et que le triomphe se manifeste pour la bonne cause. Si l’on vous apprend que l’évêque d’Orléans a eu une attaque d’apoplexie, n’en soyez pas surpris; il a les joues, les yeux injectés d’une manière effrayante. Un évêque qui le connaît beaucoup et qui l’a rencontré hier en a été effrayé. Samedi dernier, je le rencontrai deux fois. La première, je n’aperçus que sa joue et je dis à la personne qui était avec moi: « Il n’y a que l’évêque d’Orléans qui puisse avoir une joue de cette couleur ». Cinq minutes après, je le vis tout à mon aise; c’était bien lui.

Adieu. Soyez bon et faites que la maison marche comme il faut.