- DR08_280
- 3955
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 280
- Orig.ms. ACR, AO 57; D'A., T.D.39, n.1, pp.293-294.
- 1 AMBON
1 CAUSE DE L'EGLISE
1 CLERGE SECULIER
1 CONCILE DU VATICAN
1 CULPABILITE
1 DROITS DE DIEU
1 ENERGIE
1 GALLICANISME
1 HERESIE
1 JUIFS
1 LIBERTE
1 NOTRE-SEIGNEUR
1 ORNEMENTS
1 PAPE
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 PUBLICATIONS
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
1 SAINT-SIEGE
1 SCANDALE
1 VERTU DE FORCE
1 VICAIRE APOSTOLIQUE
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 DARBOY, GEORGES
2 DAVID, AUGUSTIN
2 DUPANLOUP, FELIX
2 MERCURELLI, FRANCESCO
2 PIE IX
2 PILATE
2 STROSSMAYER, JOSEPH-GEORG
3 BELGIQUE
3 MONT CASSIN
3 MONTPELLIER
3 ORLEANS
3 PARIS
3 ROME
3 SAINT-BRIEUC - A MONSIEUR EMILE KELLER, DEPUTE
- KELLER Emile
- Rome, 24 mars [18]70.
- 24 mar 1870
- Rome
Le Pape s’affirme tous les jours plus nettement. La lettre de Mgr Mercurelli à M. de Cabrières et que celui-ci n’a publiée que sur des instances venues de Rome, donne le jugement de Pie IX sur les fameuses observations de Mgr d’Orléans(1). Le Bref adressé aux prêtres de Montpellier qui avaient écrit au Saint-Père, l’éloge qui leur est donné, à cause de la liberté et de l’énergie avec laquelle ils luttent contre une opposition, qui voudrait réprimer et combattre, avec un zèle qui n’est pas selon la science leur foi aux divines prérogatives, a de quoi donner à réfléchir.
Aujourd’hui Pie IX est allé plus loin, et, en distribuant aux vicaires apostoliques des ornements envoyés par des dames de Belgique, il a dit: « Le temps présent ressemble à l’époque de la passion de Jésus-Christ. Pilate savait bien que Notre-Seigneur n’était pas coupable et il ne demandait pas mieux que de proclamer son innocence, mais les Juifs lui firent peur de César et il n’osa pas rendre la sentence dictée par la justice. De même aujourd’hui certains hommes croient dangereux de proclamer les droits de l’Eglise et du Saint-Siège, ils ont peur de César et de la révolution. Pour vous, ayez bon courage et sachez confesser le droit, la justice et la vérité ».
Vous avez entendu déjà parler de la scène du tumulte qui a été suscité au concile par Mgr Strossmayer. Il est à regretter qu’avant qu’il ne montât à l’ambon, on l’ait vu se promener avec Nos Seigneurs de Paris, d’Orléans et de Saint-Brieuc. Etait-ce, comme on le dit, dans une course faite le dimanche précédent au mont Cassin, que le coup aurait été monté? Ce qui est sûr, c’est que le concile ne s’est réuni qu’à 9 heures et qu’à 8 heures plusieurs personnes ont été prévenues que l’on allait faire du scandale au concile. Le scandale s’est entièrement retourné contre ses auteurs, et, somme toute, je ne vois pas ce qu’ils ont pu gagner à entendre crier, de la part de l’immense majorité: « Anathème à l’hérétique! qu’il descende! », comme en effet il lui a fallu abandonner l’ambon.