DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 281

26 mar 1870 Rome BAILLY_VINCENT de Paul aa

Le préambule est voté – Pazienza – Nouvelles et cancans autour du concile.

Informations générales
  • DR08_281
  • 3956
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 281
  • Orig.ms. ACR, AG 265; D'A., T.D.27, n.261, pp.214-215.
Informations détaillées
  • 1 BAVARDAGES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 EGLISE ET ETAT
    1 ENERGIE
    1 FOI
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 PAQUES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PUBLICATIONS
    1 SANTE
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    2 ANTONELLI, GIACOMO
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BILIO, LUIGI
    2 BIZZARRI, GIUSEPPE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CAPALTI, ANNIBALE
    2 DE ANGELIS, FILIPPO
    2 DE LUCA, ANTONINO
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GARIBALDI, GIUSEPPE
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 GUERANGER, PROSPER
    2 MARET, HENRI
    2 MAZZINI, GIUSEPPE
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 STROSSMAYER, JOSEPH-GEORG
    3 NAPLES
    3 NIMES
    3 ROME, VILLA GRAZZIOLI
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Rome, 26 mars [18]70.
  • 26 mar 1870
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

L’on a voté le préambule du schéma De fide. Il paraît que l’on veut désormais aller assez vite. J’en doute pourtant. Le Pape pousse tellement les présidents que ces pauvres gens font tout ce qu’ils peuvent pour aller un peu plus rondement, mais le pourront-ils? De Angelis a 78 ans; il s’embrouille dans ses phrases et quand Strossmayer dit des impertinences ou des hérésies, il se met à pleurer mais n’en fait pas plus de besogne. C’est très touchant, cela n’avance pas les affaires. Bizzari serait peut-être le plus pressé. Toutes ces discussions l’excèdent (aisément cela se peut croire); il prie les évêques d’aller inviter ses collègues à se dépêcher. Pourquoi ne fait-il pas la commission lui-même? Ah! les Romains! C’est si fin. Bilio, qui fut il y a peu [de temps] professeur, l’est toujours; puis, il a peur; puis, il est entre les mains d’Antonelli. Passons sur Bilio. Et de Luca, à moitié libéral pour sûr, sinon tout à fait. E che vuole, si vuol pazienza. Il n’y a que Capalti, mais le pauvre homme ne peut pas tout.

Vous ai-je dit que l’on parle très sérieusement de faire nommer Mazzini et Garibaldi promoteurs du concile, pour faire marcher les choses plus rondement. Il est sûr que cela y contribuerait. On m’a donné aussi la raison pour laquelle les francs-maçons eux-mêmes avaient fait suspendre l’anti-concile de Naples. C’est qu’on a trouvé qu’il se réunissait bien plus utilement à la villa Grazzioli. Je ne suis qu’un écho, mais un écho qui doit répéter une très grande vérité.

La fureur Dupanloupine passe toute idée. N’oubliez [pas] que l’affaire de Strossmayer mardi était un coup monté. Et Strossmayer qui demande une réparation d’honneur au concile! Enfin, tout leur est permis.

Les versions sont diverses. Pie IX assure qu’il ne permettra pas que le concile se sépare, avant d’avoir réglé les relations de l’Eglise et de l’Etat. D’autres disent qu’Antonelli n’en donnera pas la permission et Antonelli est bien fort. Enfin, certaines gens voient les choses en noir, mais ces gens ont les idées noires. Voilà tout. En attendant, Pie IX fait royalement son devoir; et sa lettre à l’abbé de Cabrières, où il est clairement dit que le Dupanloup est l’unique cause de tout le trouble, le Bref à dom Guéranger(1) où Gratry, Maret et le Correspondant sont si habilement traités et si vertement fustigés démontrent que, si les présidents avaient du sang dans les veines et un peu de courage au coeur, les choses marcheraient tout autrement. Ce n’est pas Pie IX qui y mettrait obstacle.

Je ne sais comment les choses iront, d’ici à quelque temps, pour les universités. Il faut beaucoup prier et faire prier. L’évêque [de Nîmes] va mieux. N’avez-vous pas l’idée de venir faire un tour après Pâques, et d’y donner rendez-vous à votre frère? Adieu, très cher. Mille fois vôtre.

E.D'AlZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 3942, n.2.