DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 282

26 mar 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre santé – M. Urqhuart – Professeurs de sainteté – Une relique d’Anna-Maria Taïgi – Varia.

Informations générales
  • DR08_282
  • 3957
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 282
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 415; D'A., T.D.30, n.281, pp.89-91.
Informations détaillées
  • 1 ANGES
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 DECRETS
    1 ELECTION
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GUERISON
    1 GUERRE
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 JOIE
    1 MAITRESSE DES NOVICES
    1 MALADES
    1 NUTRITION
    1 OBLATES
    1 PAQUES
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 RECONNAISSANCE
    1 SAINTETE
    1 SANTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SOUFFRANCE
    1 VENERATION DE RELIQUES
    1 VETEMENT
    2 ABRAHAM
    2 ANNE-MARIE TAIGI, SAINTE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 KOBES, ALOYS
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 URQUHART, DAVID
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 ORLEANS
    3 ROME
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 26 mars [18]70.
  • 26 mar 1870
  • Rome
La lettre

La M. Marie-Gabrielle m’écrit que vous êtes souffrante, mon enfant; elle ne se doute pas quel coup de poignard cela m’est au coeur. Qu’avez-vous? Que faites-vous? Pourquoi ne vous soignez-vous pas? Pourquoi ne pas me le dire? J’en souffre, mais je souffre bien plus de ne pas le savoir. De grâce, dites-moi tout ce que vous pouvez me dire sur votre santé.

J’ai dit la messe hier et aujourd’hui pour vous; demain, 27, je la dirai encore. De Nîmes, depuis quelque temps, on ne m’écrit pas; probablement parce que l’on a peu à me dire. Il y a des siècles que je n’ai rien reçu des deux futures entraides. Louise Chabert a-t-elle reçu ma lettre, que je lui ai adressée chez elle?

Je croyais tirer quelque chose de Mr Urqhuart(1), qui s’est beaucoup occupé de l’Orient; mais à part son grand dada de faire réglementer la guerre par un tribunal siégeant à Rome, et une espèce de préparation du lait appelée yoghourt, et que les orientaux disent avoir été apporté par les anges à Abraham, quand ils vinrent le visiter, je n’en ai pas tiré grand-chose. D’où il résulte que nous ferons nos affaires sans lui. Je ne pense pas que nous ayons jamais à fonder chez les Oblates un cours du droit des gens, mais ce qu’il faudrait fonder, ce serait un cours de sainteté, dont nous serions les deux professeurs par nos exemples.

Mgr Mermillod me disait, hier, que le concile durerait jusqu’à Saint-Pierre par la volonté de Pie IX, qui à présent ne veut pas que les choses aillent trop vite.

Décidément, cette lettre ne partira pas ce soir, alors je m’arrête.

Le 29.

Voilà comment vont les choses. Samedi je me suis arrêté, parce que j’étais dérangé. Dimanche, il n’y avait pas de départ de la poste; hier, j’ai eu la tête tournée par une lettre à l’évêque d’Orléans, qu’il a fallu limer un peu; enfin, ce matin, je m’y remets. Je vous envoie par Mgr Kobès, un évêque avec qui je viens de passer près de cinq mois au séminaire français, une très précieuse relique: c’est une partie d’un bas qu’Anna-Maria Taïgi a gardé à la jambe pendant environ trente ans. Vous voyez que ce bas est admirablement conservé, du reste comme son corps qui est souple et flexible comme pendant sa vie. Vous aurez la bonté de le mettre sur votre coeur et de le porter jusqu’à mon retour. Vous ajouterez à vos prières, toutes les fois que vous communierez, la demande d’être guérie si c’est pour la gloire de Dieu et votre sanctification.

Le concile passe par diverses périodes. Enfin! aujourd’hui on va voter décidément un préambule aux décrets. Le Pape est bien aise que l’on pousse les présidents, afin que les choses aillent vite, mais à cause de ce qui peut le concerner personnellement dans l’infaillibilité, il s’abstient.

J’ai reçu une lettre de Mr votre père; je le remercierai un de ces jours, mais il est bien possible que dans la semaine de Pâques, il voie arriver Monseigneur de Nîmes, qui semble aller un peu mieux, quoique toujours d’une extrême faiblesse. Louise Coulomb m’a écrit une assez bonne lettre. Elle est heureuse de ne pas être maîtresse des novices. Il faut lui laisser cette joie. Souvenez-vous qu’elle ne comprend pas. Voilà son mal par excellence. Du reste, je suis convaincu qu’en lui laissant suivre son attrait d’être beaucoup à la chapelle, bien des choses s’adouciront pour elle.

Juliette est ici depuis quelques jours, Joséphine(2) depuis avant- hier; cette dernière voudrait m’absorber, et elle est tout étonnée de ce que j’ai autre chose à faire, ces jours-ci surtout où j’ai été plus spécialement pris.

Adieu, bien chère enfant. Si vous saviez comme vous m’êtes sans cesse présente! J’oubliais de vous parler de ma santé, rassurez-vous, je vais bien. Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 3533 n.