DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 300

3 apr 1870 Rome OBLATES_NIMES

J’ai besoin de vos prières – Je vous voudrais un coeur immense comme l’océan – Soyez ardentes pour toute perfection – Le chemin du ciel par le calvaire – Vous serez de grandes apôtres et m’obtiendrez beaucoup d’hommes apostoliques.

Informations générales
  • DR08_300
  • 3974
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 300
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 415; D'A., T.D.30, n.286, pp.97-98; QUENARD, pp.174-175.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DIVIN
    1 ASCESE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CIEL
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 EVEQUE
    1 HUMILITE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 IMITATION DES SAINTS
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 JESUS-CHRIST NOURRITURE DES AMES
    1 MORT DE JESUS-CHRIST
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 PAQUES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PENITENCES
    1 PENTECOTE
    1 PERFECTION
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 PRIERE AU SAINT-ESPRIT
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SALUT DES AMES
    1 SEMAINE SAINTE
    1 SOUFFRANCE
    1 TIEDEUR
    1 TRAVAIL
    1 TRINITE
    1 VERTUS DE L'APOTRE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VOEU DE PAUVRETE
    2 JEAN, SAINT
    2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
  • AUX OBLATES DE L'ASSOMPTION DE NIMES
  • OBLATES_NIMES
  • Rome, 3 avril 1870.
  • 3 apr 1870
  • Rome
La lettre

Mes chères filles,

Savez-vous que j’ai peur de manquer au voeu de pauvreté? Quand on a fait ce voeu, on ne doit plus tenir à rien, et je tiens énormément à vous. Il me semble que vous êtes chargées, comme je vous l’ai déjà dit une autre fois, de m’obtenir auprès de Dieu tout ce dont j’ai besoin. Ainsi suis-je fait que, quand j’ai à demander une faveur plus spéciale, c’est vers mes filles les Oblates que je me tourne par une plus douce impulsion. Tout ceci est pour vous dire que j’ai encore besoin, besoin, besoin de vous. Voyez comme je suis besogneux! Je vous ai écrit, l’autre jour, pour vous demander des prières jusqu’à Pâques. Ah! bien oui, maintenant, cela va aller jusques à la Pentecôte; oui, peut-être à la Trinité, et puis… Mais, pour cette fois, la Pentecôte sera notre terme extrême. Pourquoi? D’abord, parce que c’est la grande fête des Oblates; puis, parce que ce sont des hommes apostoliques que je veux demander et que je veux que vous demandiez pour la Congrégation des religieux. De Pâques à la Pentecôte, vous aurez la bonté de réciter tous les jours le Veni Creator et le Souvenez-vous à mon intention. Voyez comme je suis insatiable. Vous remarquerez, toutefois, que, cette fois-ci, à cause du temps pascal, je ne vous demande pas de faire pénitence, à moins que vous n’en eussiez tellement le désir, qu’il fallût condescendre à votre soif de vous humilier ou de souffrir.

En ce moment, on me propose tant de choses à faire, qu’il devient de plus en plus évident que ce n’est pas le travail qui manque aux hommes, mais les hommes qui manquent au travail. Le concile fera de grandes ou de petites choses, ou seulement des choses médiocres, selon que nous serons dignes que le Saint-Esprit descendra sur nous, après être descendu sur les évêques. C’est pour cela que je vous voudrais un coeur immense comme l’océan. Mais après le concile il restera tout à faire. Le concile fait les plans, reste à bâtir la maison. Demandez à Notre-Seigneur, pendant la grande semaine de sa Passion, de vous donner des sentiments dignes de son si grand amour. Conjurez-le de vous faire assister au mystère de sa mort sur la croix, dans la compagnie de la Sainte Vierge, de saint Jean, de sainte Madeleine. Apportez votre coeur sur le Calvaire, comme un vase plein de votre amour, auquel vous donnez une flamme nouvelle par l’effusion du sang divin dont vous recueillerez toutes les gouttes. Allons, mes filles, soyez ardentes pour toute perfection, par l’effet de cette admirable leçon de sacrifice et d’immolation qui vous est donnée pendant la semaine sainte. Vous prierez, vous aimerez, vous vous immolerez vous-mêmes pendant ces jours bénis où Notre-Seigneur descend si bas dans l’humiliation et la souffrance, pour nous trouver sous le poids de nos péchés et nous en affranchir.

J’avais besoin de vous écrire ces choses. Vous me laisserez quelquefois vous parler ainsi. Ces sortes de communications me rendent plus votre père, et je vous sens plus mes filles quand je vous ai donné un peu de cette nourriture qui fortifie l’âme pour le combat et lui indique le chemin du ciel par le Calvaire. Vous prierez donc, c’est convenu. Vous serez de très grandes apôtres, et vous m’obtiendrez beaucoup d’hommes apostoliques. Que Jésus crucifié soit votre modèle et votre amour!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum