DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 308

9 apr 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Priez pour que les ouvriers dont j’ai besoin me soient envoyés – L’appui de Rome aux congrégations religieuses après le concile – Monseigneur va rentrer à Nîmes.

Informations générales
  • DR08_308
  • 3980
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 308
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 415; D'A., T.D.30, n.288, pp.101-102; QUENARD, pp.176-177.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EVECHES
    1 EVEQUE
    1 GALLICANISME
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA GRACE
    1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
    1 NONCE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 PAQUES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PENTECOTE
    1 PERFECTION
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PUBLICATIONS
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RUSE
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SALUT DES AMES
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOYAGES
    2 CHABERT, LOUISE
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 THIBON, LOUIS
    3 NIMES
    3 NIMES, EVECHE
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 9 avril 1870.
  • 9 apr 1870
  • Rome
La lettre

Ma bien chère enfant,

J’ai dit, ces jours-ci, les messes que je vous avais promises, afin que N.-S. vous accordât les grâces qui vous sont nécessaires, soit comme épouse de N.S. afin d’arriver à toute la pureté et l’amour qu’il vous demande; soit comme ma fille, pour que toutes nos relations tendent à nous sanctifier réciproquement; soit comme la mère des Oblates, parce que vous devez faire consister une partie de votre perfection à sanctifier les âmes que Notre-Seigneur vous confie. Maintenant, vous aurez la bonté de me rendre cela, de Pâques à la Pentecôte. Quelques vocations de jeunes gens semblent s’ébranler de mon côté, et je vais mettre la plus grande partie de mes prières à solliciter Notre-Seigneur, afin que les ouvriers dont j’ai besoin me soient envoyés. Ceci est très grave pour moi; il y en a qui rôdent tout autour. Cela semble prendre. Il s’agit de savoir si cela prendra tout de bon. Pour cela, j’ai besoin de beaucoup de communions. Priez Notre-Seigneur de nous envoyer tout ce dont nous aurions besoin.

Un des fruits du concile sera très évidemment de porter Rome à s’appuyer sur les Congrégations religieuses. Les gallicans nous auront rendu à ce point de vue un très signalé service. Les évêques étant si récalcitrants, la conséquence sera que Rome exercera sa juridiction sur les diocèses, sans pour ainsi dire en demander la permission. Je prépare quelque chose là-dessus, et, si on le juge utile, je le publierai. Mais ce qui est très certain, c’est que si, par exemple, l’archevêque de Paris vexait trop les Dames de l’Assomption, immédiatement elles seraient mises sous la juridiction du Nonce, peut-être sous celle de leur fondateur. Avec vous autres, cela ne ferait pas un pli; mais nous n’avons rien à craindre tant que Monseigneur vivra.

Puisque je vous parle de Monseigneur, il veut absolument partir le lundi de Pâques; il ne veut indiquer ni le jour ni l’heure de son arrivée à Nîmes. Il faudra que M. votre père lui parle très carrément sur la nécessité de fermer la porte de l’évêché. Du reste, je vais écrire une lettre en ce sens pour être insérée dans la Semaine religieuse. J’espère que l’on voudra bien en tenir compte(1). Dans tous les cas, si, après avoir fait tout ce que nous pouvons, Monseigneur se laisse aller au plaisir de recevoir, avant peu il est cuit. Je puis en juger par ce que je constate ici.

L’on m’assure que, décidément, la session aura lieu pour Quasimodo et qu’aussitôt après le schéma sur l’infaillibilité du Pape sera présenté. Dieu le veuille! On nous menace de nous faire revenir l’an prochain. J’en doute parfois. Les gens prétendent que le Pape est furbo, ce qui veut dire, en italien, rusé. Il se moque des gens.

Que deviennent les deux Louise? Je viens de causer avec Joséphine entre ma messe et le déjeuner. Pour le moment, elle est bien disposée(2). Cela durera-t-il? Elle vous aime toujours un peu plus. Il paraît que vous avez été très bonne pour elle pendant mon absence.

Adieu, ma bien chère enfant. Je vous recommande mes novices. Lundi, mardi, mercredi, ma messe sera pour nos filles.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Un avis en ce sens, signé de l'abbé Thibon parut dans la *Semaine religieuse de Nîmes* du 17 avril.
2. Journal de Galabert : "Visite à Mlle Fabre. Elle consentira à entrer chez les Oblates, ma conversation la remet un peu" (12 avril).