DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 311

• DR08_311
• 3983
• DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 311
• Orig.ms. ACR, AD 1553; D'A., T.D.24, n.1060, pp.107-109.

• 1 ADVERSAIRES
  1 BETISE
  1 CHAPITRE GENERAL
  1 COLERE
  1 CONCILE DE TRENTE
  1 CONCILE DU VATICAN
  1 CONGREGATIONS ROMAINES
  1 ENSEIGNEMENT
  1 EVECHES
  1 EVEQUE
  1 EXEMPTION
  1 GALLICANISME
  1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
  1 INSTITUTS RELIGIEUX
  1 JARDINS
  1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
  1 MARIAGE
  1 NOMINATIONS
  1 PAPE
  1 PAQUES
  1 PELERINAGES
  1 PRIMAUTE DU PAPE
  1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 VACANCES
  2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
  2 DU COSQUER, MARTIAL
  2 GINOULHIAC, JACQUES-MARIE-ACHILLE
  2 LAURENT, CHARLES
  2 MERMILLOD, GASPARD
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 PIE, LOUIS
  2 PUYSEGUR, JEAN DE
  3 LYON
  3 PARIS
  3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
  3 POITIERS
  3 PORT-AU-PRINCE
  3 ROME
• A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• Rome, 10 avril 1870.
• 10 apr 1870
• Rome

Ma chère fille,

Sans être souffrant, je suis énervé par le temps, et, quoique j’aie la possibilité d’aller et de venir, je me garde bien de me mêler à la foule des pèlerins. Je reste chez moi, d’où je vous souhaite par anticipation les bonnes fêtes de Pâques à vous et à vos filles, dans l’hypothèse où je pourrais moins le faire dans quelques jours.

J’ai écrit deux fois à mon neveu sur son mariage, je lui ai dit qu’il savait qui je lui préférais, et de beaucoup, pour femme. Voilà tout ce que j’ai pu faire(1). Il est en train de faire ses pâques. Je suppose que c’est le bon moment pour se décider.

Le concile, grâce à l’évêque de Poitiers, s’en ira en eau de boudin. Mermillod lui a demandé avant-hier s’il songeait à se faire le chef du tiers-parti(2).

Pour répondre à vos questions(3):

1° Vous pouvez consulter vos conseillères par écrit ou les faire venir à Paris pendant les vacances de Pâques.

2° Vous pouvez fixer le lieu qu’il vous plaira, mais je ne vois pas de motif pour me nommer. Toutefois pour peu que vous y voyez de l’avantage, nommez-moi sans crainte; mais mon nom doit mal sonner en ce moment.

3° Je doute que Ginoulhiac soit nommé de si tôt(4); mais je ne voudrais pas aller à Lyon, à moins d’avoir une commission de Rome pour vous présider.

4° De Rome je crois que vous serez soutenues.

Il ne faut pas se le dissimuler, nous entrons dans une voie toute nouvelle. Vous vous rappelez ce que j’ai dit dans votre jardin à Mgr du Cosquer(5). La vérité de mes observations saute à tous les yeux, et tout ce que vous demanderez ici vous sera accordé, pourvu qu’en commençant vous ne cassiez pas trop les vitres.

Il est très profondément regrettable que le P. Picard n’ait pas pu me donner le P. Vincent de Paul, mais l’an prochain j’espère bien qu’il sera libre, le P. Laurent étant rendu à Paris, et alors nous pourrons commencer quelque chose ici qui nous sera utile autant qu’à vous. Souvenez-vous que, le concile fini et l’infaillibilité proclamée, il restera trois choses:

1° L’exercice de la juridiction ordinaire du Pape dans les diocèses, à quoi aideront plus spécialement les gallicans par leurs sottises qu’il faudra redresser.

2° Le développement des privilèges des corporations religieuses, sur lesquelles le Saint-Père devra s’appuyer dans les pays où les évêques lui feront opposition.

3° Les études qui, selon quelques-uns, seront le point capital. On va avoir une Congrégation des Etudes, comme après le concile de Trente on a eu la Congrégation du Concile. Ceci voudrait de longs développements, mais tenez pour sûr que le trait du concile est là.