DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 317

11 apr 1870 Rome COURCY Marie-Gabrielle ra

L’archevêque de Baltimore et Mgr Dupanloup – Monseigneur va vous arriver – M. de Cabrières.

Informations générales
  • DR08_317
  • 3987
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 317
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D.35, n.16, pp.92-93.
Informations détaillées
  • 1 BAVARDAGES
    1 BETISE
    1 BON EXEMPLE
    1 BOURGEOISIE
    1 CONFESSEUR
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 PRESSE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SOINS AUX MALADES
    1 VACANCES
    1 VERTUS SACERDOTALES
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 LOUIS XIV
    2 OLLIVIER, EMILE
    2 PIERRE, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SPALDING, JOHN-MARTIN
    3 BALTIMORE
    3 NIMES
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
  • A SOEUR MARIE-GABRIELLE DE COURCY
  • COURCY Marie-Gabrielle ra
  • Rome, 11 avril 1870.
  • 11 apr 1870
  • Rome
La lettre

Cette lettre ne partira que dans quelques jours, ma bien chère fille, pourtant je veux vous dire tout de suite tout le plaisir que j’ai eu à recevoir la vôtre. Nous avançons toujours un peu plus, et, sous peu, les journaux vous porteront une nouvelle lettre de l’archevêque de Baltimore disant à Mgr Dupanloup son fait d’une manière toujours un peu plus écrasante. Si le bourgeois français ne finit pas par comprendre qu’il a été une grosse bête de se mettre à la remorque de Dupanloup et de Gratry, c’est qu’il est plus grosse bête encore que je ne le soupçonnais, et pourtant je ne le croyais rien de bien merveilleux.

Donc vos enfants vont aller en vacances, et je vous en félicite. Il n’est guère probable que Monseigneur puisse vous faire la première communion. Je ne serai à Nîmes que pour la Saint-Pierre au plus tôt, invitez donc M. l’abbé Londès(1) pour réparer la sottise de M. de C[abrières] à son égard.

Monseigneur vous arrivera bientôt. Ecrivez-lui un mot, mais n’allez pas le voir. Vous lui écrirez que je vous l’ai positivement défendu. Dites partout que vous ne voulez pas être comme les dévotes qui conjurent leur confesseur de se soigner, pourvu qu’elles aient le privilège exclusif de le tuer avec leur verbiage. Comme à l’Assomption on n’a pas de mauvais genre, il est bon de profiter de ses avantages pour donner de bons exemples ou faire de catégoriques protestations.

Je regrette toujours un peu plus la visite de M. de Cabrières à M. Ollivier(2). Quelque bon effet personnel qu’il ait obtenu, j’y vois un amoindrissement de la dignité ecclésiastique très humiliant. Mais Louis XIV nous a tellement fait perdre le sentiment de ce qu’est un prêtre que les plus gentilshommes n’y font plus attention.

Adieu, ma fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Curé de Sainte-Perpétue à Nîmes.
2. *Lettre* 3975 n.