DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 335

27 apr 1870 Rome BAILLY_EMMANUEL aa

Il nous faut une maison à Rome – Jeunes prêtres qui nous viennent – Au concile.

Informations générales
  • DR08_335
  • 4005
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 335
  • Orig.ms. ACR, AI 121; D'A., T.D.31, n.121, pp.123-125.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 CATECHISME
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 COLERE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DIPLOMES
    1 DISTINCTION
    1 ELECTION
    1 ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 GRAVITE
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 INTELLIGENCE
    1 MAITRES
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PAQUES
    1 PENTECOTE
    1 RESIDENCES
    1 SUBVENTIONS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CAPALTI, ANNIBALE
    2 CHESNEL, FRANCOIS
    2 DEHON, LEON
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LE TALLEC, P.
    3 BREST
    3 ORLEANS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Rome, 27 avril [18]70.
  • 27 apr 1870
  • Rome
  • *Père Emmanuel.*
La lettre

Mon bien cher ami,

Ce que je vais vous écrire est extrêmement sérieux et je vous demande un secret prudent. Par là j’entends ne pas vous lier par un secret absolu, mais vous obliger à ne parler qu’après très mûre réflexion. Voici de quoi il s’agit. Dieu semble bénir les messes que je dis depuis Pâques et que je compte dire jusqu’à la Pentecôte pour obtenir des vocations d’un certain genre. Or il paraît que deux au moins sont prêtes. C’est un prêtre qui a passé plusieurs années à Rome, docteur en droit canon, docteur en théologie et sur le point d’être docteur en philosophie. Ce jeune prêtre viendrait, à ma volonté, ou dans six ou dans dix-huit mois: dans six, si nous rendons le P. Laurent à Paris; dans ce cas, le P. Germer deviendrait professeur de rhétorique. Le P. Desaire se chargerait de votre classe de philosophie aux élèves et du cours de philosophie pour les novices, qui ne viendraient pas à Rome l’an prochain. Ou bien, supposé que la situation de la maison vous permît de vous passer en tout ou en partie de la subvention de 10.000 francs, je prendrais le P. Alexis pour supérieur d’une maison à Rome, indispensable si nous voulons des vocations sérieuses.

A ce point de vue, je vous conjure de laisser le côté des intérêts particuliers du collège pour voir le bien général de la Congrégation. Voulons-nous des hommes distingués, sérieux, instruits? Il faut absolument prendre un grand parti et nous établir à Rome.

Je m’aperçois que je ne vous ai parlé que d’un sujet. Le second est docteur en philosophie et se dispose à prendre les deux autres doctorats. Ils sont à peu près sûrs, et, en venant, ils en détermineront plusieurs autres à venir. Desaire m’a donné sa parole, hier soir, sauf les cas imprévus. Dehon vient me voir tant qu’il peut. Il est sténographe du concile et est forcé de rester à Rome, tant que le concile durera. Mais aussi quel avantage pour un homme à qui l’on confierait la direction à donner aux études théologiques. Or, en ce moment, nous n’avons personne. Il serait possible que nous eussions mieux encore, un sujet hors ligne(1) qui va passer sa thèse de theologia universali et que Chesnel me donne pour un jeune prêtre tout à fait distingué et supérieur par son intelligence.

Vous voyez que ceci devient tout à fait sérieux. Au lieu d’envoyer le P. Alexis à Brest, nous l’enverrions à Rome, nous l’y installerions, et ce serait pour le mieux. Je crois, de mon côté, avoir la possibilité de trouver un bon professeur d’histoire. Mais pour ceci il faut étudier plus attentivement.

Le concile, à ce qu’a promis Capalti, s’occupera vendredi et samedi du petit catéchisme, et, la semaine suivante, prendra l’infaillibilité. Adieu, rien de neuf, sinon qu’en vingt-quatre heures 220 signatures ont demandé l’infaillibilité en toute hâte. Une demi-matriarche, à qui l’on disait qu’Orléans était furieux, répond: « Aussi pourquoi lui fait-on une telle opposition? C’est la majorité et le Pape qui font l’opposition. Lui-même a dit qu’il ne croyait pas en rencontrer une aussi grande ». Adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé Le Tallec (v. *Lettre* 4128).