DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 357

8 may 1870 Rome VARIN_MADAME

Amédée – Priez pour le concile et pour l’Assomption – Faire des familles chrétiennes – Le P. Raphaël – Il ne suffit pas de faciliter l’existence des hommes, il faut leur inspirer la nécessité de la vie chrétienne.

Informations générales
  • DR08_357
  • 4024
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 357
  • Orig.ms. ACR, AP 121, D'A., T.D.40, n.69, pp.233-234.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONSTITUTION CONCILIAIRE DE VATICAN I
    1 DEVOIRS DE CHRETIENS
    1 FAMILLE
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 PELERINAGES DEVOTIONS
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRIMAUTE DU PAPE
    1 RECONNAISSANCE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VOYAGES
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 VARIN D'AINVELLE, AMEDEE
    2 VARIN d'AINVELLE, CECILE
    3 PARIS, RUE DES POSTES
    3 ROME
  • A MADAME VARIN D'AINVELLE
  • VARIN_MADAME
  • Rome, le 8 mai 1870.
  • 8 may 1870
  • Rome
La lettre

Je vous remercie, Madame, de me parler d’Amédée et de me donner les détails très consolants pour votre coeur que contient votre lettre. Du reste, ce que vous me dites est ce que m’avait dit, deux jours auparavant, le P. Alexis. Je donne bien volontiers à celui-ci la permission d’accompagner Amédée. Il me faut seulement combiner l’époque. Le P. Alexis devra venir passer un an à Rome, et si les cours de la rue des Postes ne commençaient pas trop tôt, on pourrait peut-être combiner un voyage au tombeau des apôtres; mais ceci est une idée qui veut être mûrie.

Permettez-moi de vous conjurer de prier beaucoup et de faire prier pour le concile. En ce moment, la commission préparatoire doit corriger les épreuves de la Constitution qui sera présentée au concile à propos de l’infaillibilité et de la primauté. On commencera demain ou mercredi. J’ai aussi à vous demander des prières pour l’Assomption. Dieu semble la bénir, mais qu’il faut travailler et dans l’ordre de la foi et dans celui de la charité! Puisque la charité semble plus votre rôle, je ne saurais trop vous dire combien je m’applaudis de vous avoir encouragée dans vos oeuvres. Pourquoi ne voit-on pas que le salut de la société est là? Seulement laissez-moi ajouter: après avoir fait des sujets chrétiens, il faut travailler à faire des familles chrétiennes. Je sais que l’élément révolutionnaire rendra ce second travail plus difficile que le premier, mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter. Il importe de savoir le but, quand même il ne serait pas atteint du premier coup.

Ce que vous me dites du P. Raphaël me fait plaisir; mais il ne suffit pas de grouper les hommes et de leur faciliter les moyens de mener une vie bonne, il faut leur inspirer la nécessité de la vie chrétienne et des grands devoirs que cette vie impose. Nous cherchons trop à nous bien trouver ici-bas. Il faut que nous nous persuadions que le repos n’est le partage que du ciel. Et c’est sous ce rapport qu’Amédée est bien heureux d’avoir l’amour du travail. Ce vous est une obligation de lui fournir les moyens de diriger cette heureuse disposition, si rare chez ceux qui peuvent s’amuser à son âge, et aussi de lui donner les idées à l’aide desquelles son travail lui procurera autre chose que des avantages matériels.

Je prie Mlle Cécile de permettre que je ne lui réponde pas. Cette lettre a été interrompue je ne sais combien de fois. Veuillez agréer, Madame, l’hommage de mon plus respectueux et profond dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum