DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 371

16 may 1870 Rome DUMAZER Alexis aa

Deux jeunes prêtres nous viennent, mus par le désir de tirer du concile toutes ses conséquences doctrinales – L’un vous attend à Rome pour vous y piloter – Le triomphe de Poitiers – La brochure infame – Journaux – Argent.

Informations générales
  • DR08_371
  • 4037
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 371
  • Orig.ms. ACR, AK 232; D'A., T.D.33, n.12, pp.154-155.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 BANQUES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 MALADIES MENTALES
    1 MANDAT A ENCAISSER
    1 PAPE
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 PUBLICATIONS
    1 REPOS
    1 SUBSIDES
    1 VACANCES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 DEHON, LEON
    2 DESAIRE, CHARLES
    2 FAVATIER, PAUL
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PIE, LOUIS
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 POITIERS
    3 ROME
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
    3 ROME, VILLA GRAZZIOLI
    3 SAVOIE
  • AU PERE ALEXIS DUMAZER
  • DUMAZER Alexis aa
  • Rome, 16 mai [18]70.
  • 16 may 1870
  • Rome
La lettre

Cher ami,

A l’instant sortent de chez moi deux jeunes prêtres dont l’un viendra à Nîmes l’an prochain pour être religieux, et l’autre vous attend avec impatience pour vous piloter. Ce que vous aurez à faire avec lui, vous le verrez plus à l’aise, mais comme il est sténographe du concile, il ne peut nous venir que quand le concile sera terminé. Mais j’y trouve un immense avantage, celui de vous mettre au courant d’une foule de choses, vous et le Fr. Paul, votre futur compagnon d’études. Je vous mettrai dans une bien belle et bonne position pour vous remonter. Vous avez, en effet, besoin de repos pendant quelque temps. La vie de Rome vous le procurera, et le bien que vous y ferez, n’en doutez pas, sera très grand. J’espère que vous pourrez voir ces deux nouveaux Frères, à leur passage pour se rendre en vacances. Ils sont tous deux très forts pour leurs études, et je les considère comme une des plus précieuses acquisitions que Dieu ait voulu nous procurer. Ils viennent, mus par le désir de se consacrer à tirer du concile toutes les conséquences doctrinales qu’il renferme; c’est là leur préoccupation et ce qui les a frappés, c’est de voir comment sous ce rapport il y avait communion absolue d’idées entre nous. Prions donc pour qu’ils ne soient pas les seuls.

L’abbé Desaire, celui qui viendra l’an prochain à Nîmes est convaincu qu’il trouvera en Savoie un certain nombre d’excellentes vocations, et je suis certain qu’au séminaire français on en trouvera tout autant. Il me semble qu’à ce point de vue mon séjour à Rome a eu sa très grande utilité. Tâchez donc de faire quelques efforts pour les deux mois et demi qui vous restent, puis vous aurez à entrer dans une tout autre vie.

Evidemment il y a eu entre vous et moi des lettres perdues, et je suis très convaincu que ce n’est pas seulement avec vous, mais avec d’autres.

On vous a dit le triomphe de l’évêque de Poitiers. On répand ici la brochure infâme, Ce qui se passe au concile. Elle est distribuée par la Villa Grazioli; c’est à ne pas y croire. Le Pape en est affligé. Mais que faire avec des fous? Le rapport écrit sur la papauté est une pièce admirable, mais sur les opposants l’effet en est complètement nul; ce qui prouve la bonne foi de certains hommes.

Je m’aperçois que je ne vous ai pas répondu au sujet du journal(1). J’ai donné de mon argent à l’Union nationale et je m’en suis trop mal trouvé pour avoir envie de recommencer. Si le journal se fonde et que l’on veuille une série d’articles sur le concile et ses conséquences, en suivant les principes de l’Union et de l’Univers, j’y suis tout disposé. Sur les conséquences du concile, je promets de mettre des choses qui le feront lire hors du département. J’ai gardé cela pour moi et si j’en ai dit quelque chose, je l’ai dit sans les développements que j’ai dans ma cervelle.

Veuillez dire au P. Emmanuel que je le prie d’adresser, dès qu’il le pourra, les 1.000 francs que je lui ai demandés au P. Picard, afin qu’il paye un mandat que j’ai tiré sur lui. A Rome, les banquiers ont plus de relations avec Paris qu’avec Nîmes. Rien de neuf. Adieu, cher ami. Si le courrier m’apporte quelque chose de l’Assomption, j’ajouterai une feuille.

Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. E. Bailly avait annoncé qu'on allait fonder à Nîmes un journal légitimiste catholique et romain en réaction contre la *Gazette de France* et l'*Union nationale* (27 avril).