DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 401

1 jun 1870 Rome MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’évêque de Versailles vous sera un protecteur – Mission secrète – Il nous faut une maison d’études à Rome – Des gens distingués à ne pas dégoûter – Hérétiques matériels – La grosse question des études.

Informations générales
  • DR08_401
  • 4066
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 401
  • Orig.ms. ACR, AD 1560; D'A., T.D.24, n.1067, pp.115-116.
Informations détaillées
  • 1 CHAPITRE GENERAL
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 DISTINCTION
    1 GALLICANISME
    1 GRAVITE
    1 HERESIE
    1 IMMEUBLES
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 INTEMPERIES
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SCOLASTICATS
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUBSIDES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 LEBOEUF, EDMOND
    2 LEBOEUF, MADEMOISELLE
    2 MABILE, JEAN-PIERRE
    2 NAPOLEON III
    2 NIEL, ADOLPHE
    2 OLLIVIER, EMILE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VAILHE, SIMEON
    3 PARIS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
    3 VERSAILLES
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Rome, 1er juin [18]70.
  • 1 jun 1870
  • Rome
La lettre

Ma chère fille,

Les chaleurs augmentent et je suis vos conseils, je me soigne. L’évêque de Versailles sort d’ici; vous aurez en lui un protecteur sérieux et intelligent. Quand vous le saurez de retour, vous ferez, je crois, très bien de lui faire une visite de remerciement pour tout ce qu’il m’a dit de bienveillant à propos de votre oeuvre. Voici quelques points capitaux.

Supposé que j’eusse besoin de 200 ou 300 francs, me les donneriez-vous?

Il ne serait pas impossible que je fusse chargé d’une mission secrète, mais cela pour vous seule. En ce cas le maréchal Leboeuf pourrait-il me ménager un entretien avec l’empereur(1)? Ne demandez rien, mais jugez par vous-même.

Peut-on faire quelque chose pour bâtir rue François Ier?

Le P. Gratry avait trouvé du monde pour l’aider dans l’éducation théologique des jeunes oratoriens. J’ai de quoi entretenir quatre ou cinq religieux à Rome. Pourrai-je en entretenir un plus grand nombre? Ce sont des questions très importantes. Il faut le noviciat du Vigan; il en faut un à Paris si, selon le P. Picard, il n’y coûte rien, mais il faut une maison d’études à Rome. Priez pour que j’y voie clair. Evidemment mon séjour à Rome aura eu l’avantage de me faire trouver des gens d’une portée supérieure aux novices que j’ai depuis quelque temps, mais il ne faut pas les dégoûter par certains contacts; il faut, au contraire relever ce qui est inférieur par un frottement supérieur. Dans le cas où je viendrais en juin, c’est-à-dire dans le mois qui commence aujourd’hui, j’espère de la grâce de Dieu être de retour pour la définition.

Les gallicans commencent à être traités au concile d’hérétiques, sinon formels, au moins matériels. Vous voyez que ça chauffe. Mais après le décret, la grosse question sera celle des études, qu’il faudra bien aborder par le vrai côté. Adieu, ma chère fille. Priez pour moi. Croyez que nous sommes à un moment bien grave, et que si après le concile d’immenses bouleversements ont lieu, il ne faudra pas en être surpris.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Si je vais à Paris en juin, il est évident que je serai à vos ordres pour votre assemblée générale ou votre chapitre.1. "Le voyage déjà combiné entre Rome et Paris n'eut pourtant pas lieu, contrarié par des événements qui en auraient anéanti le résultat" (VAILHE, *Vie* II, p. 527). - Le général Leboeuf avait succédé au maréchal Niel comme ministre de la guerre le 21 août 1869 et avait conservé ce poste dans le ministère du 2 janvier d'Emile Ollivier. Il venait de recevoir, le 24 mars précédent, le bâton de maréchal. Ce n'est pas la première fois que le P. d'Alzon recourt à Mère M.-Eugénie pour faire jouer l'influence du général Leboeuf dont la fille était une ancienne élève de l'Assomption.