DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 429

14 jun 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre santé – Le quatrième chapitre – Le P. Pernet arrive malade.

Informations générales
  • DR08_429
  • 4095
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 429
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 416; D'A., T.D.30, n.319, pp.141-142; QUENARD, pp.189-190.
Informations détaillées
  • 1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CONSTITUTION CONCILIAIRE DE VATICAN I
    1 GALLICANISME
    1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 GUERISON
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 SANTE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BROUSSE, VICTORINE
    2 MEISSONNIER, AGNES
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIERRE, SAINT
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ROME
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, le 14 juin [18]70.
  • 14 jun 1870
  • Rome
La lettre

Ma chère enfant,

Je viens de dire la messe pour vous et j’ai bien demandé à Notre-Seigneur, que si c’est pour sa gloire, il vous rendît cette santé, à laquelle je tiens peut-être trop. Enfin, il est sûr que je voudrais bien que vous fussiez une bonne fois débarrassée de vos maux. Que si Notre-Seigneur veut vous les laisser, il faut croire que ce sera pour un très grand bien, auquel je ne comprends rien du tout. Prions toujours dans ces dispositions.

Maintenant où en sont les choses, me direz-vous? Ah! ma fille, je suis bien embarrassé pour vous répondre. Voici pourquoi. Il y a sur le quatrième chapitre 125 orateurs inscrits, mais je me persuade qu’au dernier moment ils reculeront, au moins les trois quarts et peut-être plus encore. Il est impossible que la minorité n’aperçoive pas qu’elle a fait fausse route, et, dès lors, il est évident qu’elle cherchera à revenir sur ses pas. Pour cela il faut qu’elle se taise, puisque ses discours ne font que surexciter la majorité. Probablement, le quatrième chapitre sera entamé samedi. C’est

un peu tard pour finir pour la Saint-Pierre, pourtant, il ne faut pas désespérer.

Je reçois des lettres de Soeur Victorine et de Soeur Agnès. Vous ne voulez donc pas guérir et les clous viennent se joindre aux autres misères(1). Avec cela, je ne sais quand je partirai. Ah! que les gallicans sont assommants!

Je comptais à midi sur une dépêche m’apprenant votre guérison. Point. Une dépêche du P. Picard m’apprend que le P. Pernet, malade, arrive à Rome(2). Comme c’est ingénieux! Les gens malades quittent Rome pour se bien porter. Encore un autre télégramme de l’évêque, et pas de vous. Ah! ma fille, ma fille, vous ne voulez donc pas me donner la joie de vous voir guérie!

Je joins ici une lettre au P. Hippolyte; pour la première fois qu’on lui écrira, rien ne presse.

Faites savoir au plus tôt à Mgr que la discussion du 3me chapitre est close et que l’on commence demain la discussion du quatrième(3), ou plutôt, ne faites rien dire, le télégraphe à coup sûr l’aura appris.

Adieu, ma chère fille. Faites prier vos filles. Voilà le moment décisif.

Ah! que N.-S. vous guérisse vite!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est ce que E. Bailly vient de lui apprendre (lettre du 12 juin).
2. Le P. Picard expliquera le 20 juin : "Si j'ai envoyé le P. Pernet, c'est que je croyais par là donner un compagnon au P. Hippolyte; j'espérais aussi que la joie de voir Rome ferait le plus grand bien à ses nerfs; me suis-je trompé? Sans doute les chaleurs doivent écraser tout le monde, mais je crois que pour notre pauvre Pernichon le moral a tant d'influence sur le physique qu'on pouvait espérer un bon résultat. C'est votre santé qui nous inquiète."
3. La discussion sur le chapitre IV, qui traite de l'infaillibilité, commença en effet le 15 juin. Elle dura jusqu'au 4 juillet et occupa onze séances.