DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 437

20 jun 1870 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Mon affection – Histoires – Patience – Une pensée à chasser.

Informations générales
  • DR08_437
  • 4104
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 437
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 417; D'A., T.D.30, n.321, pp.143-144.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 DISTRACTION
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 EVEQUE
    1 GUERISON
    1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
    1 MALADES
    1 MAUVAISES PENSEES
    1 MORTIFICATION
    1 PATIENCE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 REFORME DE LA VOLONTE
    1 REGLEMENTS
    1 RUSSES
    1 SALUT DES AMES
    1 SATAN
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BRAVARD, JEAN-PIERRE
    2 BROUSSE, VICTORINE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 CHESNEL, FRANCOIS
    2 GINOULHIAC, JACQUES-MARIE-ACHILLE
    2 NOGRET, LOUIS
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    3 COUTANCES
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LYON
    3 ROME
    3 SAINT-CLAUDE
    3 VICHY
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 20 juin [18]70.
  • 20 jun 1870
  • Rome
La lettre

Eh! bien, mon enfant, Dieu ne vous guérit pas, le diable me retient à Rome, nous ne nous voyons pas. Combien de temps cela durera-t-il? Laissons faire N.-S. Il sait mieux que personne ce qu’il y a de mieux, et, pour mon compte, je trouve excellent qu’il mortifie ainsi l’immense désir que j’ai de vous revoir. Cela purifie tout ce qui n’est pas assez surnaturel dans mon affection pour vous. De quoi puis-je me plaindre? J’écris à Soeur Louise une grande lettre sur les Russes et leur conversion possible. Il y a, en effet, beaucoup de bien à faire de ce côté.

Voyons, que je vous raconte deux histoires pour vous distraire un peu. L’autre jour, l’évêque de Coutances, Mgr Bravard, disait au concile dans son style intolérable que tout évêque était marié à son Eglise. Un évêque se pencha vers son voisin et lui dit: « Eh! bien, je n’en fais pas mon compliment à Mme Bravard ». On dit que Mme de Lyon a de la peine à devenir Mme Ginoulhiac. L’évêque de Saint-Claude est allé chez le Pape et a eu une audience de trois quarts d’heure. Il a demandé au Pape si ce serait long; le Pape lui a répondu: « Vous avez un règlement pour en demander l’exécution, mais dans tous les cas, si la grosse affaire n’est pas finie pour la Saint-Pierre, ce sera pour très peu de jours après. Je tiens à vous renvoyer tous, afin que vous ne tombiez pas malades ici ». Je viens à l’instant de chez M. Chesnel, où le grand vicaire de Saint-Claude l’a raconté.

Ainsi, ma fille bien chère, un peu de patience. Le Pape a autant d’envie de nous voir les talons que nous de les lui montrer. Nous passerons trois semaines ensemble, puis vous irez à Vichy, moi à Lamalou et nous nous retrouverons à la fin d’août pour ne nous séparer que lorsque l’on abordera au concile la question des études, et je ne la crois pas près d’arriver.

En attendant, prions bien fort et offrons à N.-S. tout ce qu’il voudra que nous souffrions. Je reçois la lettre de Soeur Victorine. Oh! la méchante petite mère qui veut s’en aller, parce qu’elle n’est plus nécessaire! Marie, ma fille, est-ce que c’est bien de ne pas chasser cette pensée comme très mauvaise? Sur qui compterai-je, si je ne compte pas sur vous?

Adieu, ma vraie fille. Croyez donc qu’on vous aime et bien fort.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum